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LE CONTEUR BRETON

quand vous êtes arrivée. J’ai grand’faim, et si vous aviez la bonté de me donner quelque chose, vous me feriez grand plaisir.

— Venez avec moi, dit la maîtresse, venez à la buanderie ; nous avons de la besogne, et c’est la que je demeure tant que dure le plus grand travail, comme en ce moment. Le prince devant se marier sans tarder, nous faisons la grande buée. Venez donc avec moi et soyez sans crainte ; je vous donnerai tout ce qui vous sera nécessaire ; je trouverai aussi quelques vêtements, car les vôtres sont dans un état pitoyable ; ils sont tellement percés et si peu raccommodés, qu’ils laissent voir votre peau.

La jeune femme se rendit alors à la buanderie avec la maîtresse, et là on lui donna à manger et à boire ; puis elle se réchauffa après son repas. Il y avait longtemps qu’elle n’avait été aussi heureuse. Quand elle vit combien était bonne pour elle la maîtresse des blanchisseuses, elle lui dit qu’elle voudrait servir comme domestique au palais du roi, quel que fut l’emploi qu’on lui donnerait. Je verrai cela sans tarder, dit la maîtresse, et s’il y a quelque place vacante, vous l’aurez, car je suis parente du majordome.

La maîtresse demanda comme elle l’avait promis, et on ne trouva à la jeune femme que la place de la gardeuse de poules qui était morte la nuit passée. — C’est peu de chose que cette place, dit la maîtresse ; cependant vous aurez votre logement et votre nourriture, et plus tard vous

aurez mieux que cela.

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