Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/389

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bon, qu’il voudrait bien se retrouver à Littlebath.

— Je ne sais, poursuivit le vieillard, si George a quelques espérances… Mais ici il fut interrompu par sir Lionel qui se disait que maintenant, ou jamais, il fallait parler.

— Eh bien ! s’il a formé des espérances, George il faut avouer que c’était excusable. Il vous croyait sans enfants, et d’après la manière dont vous le traitiez, — comme s’il eût été votre fils, — il devait naturellement le croire.

— Vous voulez dire que j’ai payé ses dettes à l’école et à l’Université, quand vous avez oublié de le faire, dit le frère aîné d’un ton bourru.

— Oui, et qu’ensuite vous lui avez donné de quoi vivre à Londres. J’espère que vous ne me croyez pas ingrat, George ? et sir Lionel prit sa voix la plus douce et la plus insinuante.

— Ingrat ? Je ne m’attends guère à la gratitude. Mais je ne serais pas fâché de savoir quand il vous conviendra de régler avec moi. Nous avons un compte courant depuis bien des années. Il est probable que Pritchett vous l’aura envoyé. Et, tout en parlant, M. Bertram se leva et prit sur la cheminée un papier qui ne promettait rien d’agréable.

— Oui, M. Pritchett est l’exactitude même en ces sortes d’affaires, dit sir Lionel, avec un petit rire qui n’avait plus rien de l’amabilité de son rire habituel.

— Vous l’aurez sans doute examiné, et vous vous serez assuré qu’il est exact, continua M. Bertram l’aîné, en regardant le papier.