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Il commença par aller voir Pritchett. M. Pritchett lui dit que son frère allait mieux, — infiniment mieux. Sir Lionel se montra transporté de joie. Il était accouru, dit-il, en toute hâte de Littlebath, le cœur plein d’angoisse. On lui avait fait les rapports les plus fâcheux. Malgré tout, il tenait à voir son frère. — Il irait à Hadley.

— Je crains que M. Bertram ne soit pas bien en état de voir du monde dans ce moment-ci, dit M. Pritchett de sa petite voix asthmatique.

— Mais un frère… dit sir Lionel.

Pritchett savait à merveille dans quels rapports étaient les deux frères ; et, en ce qui le touchait personnellement, bien qu’il aimât beaucoup George, il avait fort peu de goût pour sir Lionel.

— Oui, oui, sans doute un frère est un frère. Mais vous savez, monsieur, que M. Bertram…

— Ah ! vous voulez dire qu’il est un peu fâché à cause du compte ?

— Oui, c’est le compte, — le compte, vous savez, sir Lionel. Si c’est cela que vous désirez régler, je crois que je puis faire l’affaire sans que vous vous dérangiez pour aller à Hadley. Ce n’est pas que de payer le compte n’arrangerait beaucoup les choses avec monsieur.

Sir Lionel ne put tirer autre chose de M. Pritchett ; mais il ne se laissa pas détourner de son projet, et se rendit, comme il l’avait dit, à Hadley ; Il trouva son frère levé et installé dans la salle à manger, mais il ne le reconnut pas au premier abord. Tous ceux qui n’avaient pas vu M. Bertram depuis quelque temps au-