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du même genre auprès de la jolie petite femme de chambre qui les servait. Quelle que pût être l’opinion générale sur le compte de George, il n’y avait qu’une voix à Littlebath sur sir Lionel, et sa popularité ne fit que s’accroître quand il annonça son intention de passer l’automne et même une partie de l’hiver dans cette ville.

En effet, il y demeura tout l’hiver. Il avait douze mois de congé avec solde entière, et il fit savoir à toutes les dames de Littlebath que son principal but, en demandant ce congé, avait été d’assister au mariage de son fils avec sa chère Caroline. Un jour, il emprunta à mademoiselle Baker huit cents francs, faible emprunt qu’excusait, sans doute, leur intimité. Mais le hasard ayant fait qu’il parla de cette petite transaction devant son fils, George crut devoir rembourser immédiatement la somme, bien qu’il se trouvât assez gêné dans le moment.

— Tu pourrais avoir ces huit cents francs et bien d’autres encore rien qu’ente donnant la peine de les demander, dit sir Lionel à cette occasion, presque d’un ton de reproche.

L’hiver se passa. George n’était pas tout à fait oisif, et il avait repris jusqu’à un certain point ses études légales. Mais il s’occupa principalement de la composition d’un petit volume qu’il publia au mois de mars et qu’il intitula : Les erreurs de l’Histoire.

Nous ne ferons pas une critique détaillée de ce nouvel ouvrage de George ; il suffira de dire que le monde orthodoxe le déclara plus hétérodoxe encore