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qu’il avait laissé Bertram bien loin derrière lui, et les deux amis menaient une vie si différente, qu’ils se voyaient bien moins souvent que jadis.

Mais si Harcourt s’occupait moins qu’autrefois de George Bertram le neveu, en revanche il s’occupait bien davantage de George Bertram l’oncle. Nous avons vu que dans le commencement il ne connaissait pas le vieux négociant ; aujourd’hui nous les retrouvons, avec de certaines réserves, presque intimes. Harcourt dînait de temps à autre à Hadley, et consultait souvent M. Bertram sur des questions d’argent de la plus haute importance.

M. Harcourt était devenu intime aussi avec mademoiselle Baker et Caroline Waddington. Entre mademoiselle Baker et lui, il s’était établi une grande amitié, et Caroline elle-même était en assez bons termes avec lui pour qu’elle lui parlât de ses peines de cœur et de son mariage projeté. Ces peines de cœur étaient profondes, ainsi que nous le verrons dans les chapitres qui vont suivre.

George Bertram avait appris de mademoiselle Baker que Caroline était la petite-fille du vieux Bertram, et il avait cru pouvoir, au milieu de ses épanchements, confier la chose à son ami. Il lui eût été difficile, à vrai dire, d’éviter cette confidence, car il avait plus d’une fois consulté Harcourt au sujet des obstacles qui s’opposaient à son mariage, et comment consulter un ami avec quelque profit, sur quelque sujet que ce soit, sans lui tout dire ?

Ce fut à la suite de cette révélation que Harcourt et