Page:Trollope - Les Bertram, volume 1.djvu/279

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se rendit le lendemain avec Harcourt à l’église où ils rencontrèrent Caroline et mademoiselle Baker. Il lui sembla toucher au septième ciel lorsque au sortir de l’église Caroline lui tendit la main, et mademoiselle Baker le trouva presque beau quand il la raccompagna chez elle à l’heure du lunch.

Mais son bonheur subit un assez rude échec ce même soir-là. Harcourt, devant absolument se trouver à Londres le lundi matin de bonne heure, il avait été convenu que les deux amis prendraient le dernier train de dimanche soir. Cet arrangement leur laissait tout juste le temps de dîner chez mademoiselle Baker avant leur départ. Il va sans dire que Harcourt avait demandé à s’en retourner tout seul, mais Bertram ne voulait pas avoir l’air d’être trop sottement épris pour ne pouvoir quitter sa belle et avait insisté pour accompagner son ami.

L’heure du départ fixée, mademoiselle Baker avait invité George à prendre part à une petite conférence qui devait avoir lieu avant le dîner dans son boudoir. Comme il avait quelquefois fait de petites visites à mademoiselle Baker dans cette pièce, il n’attacha pas une grande importance à la demande. Cette fois, Caroline s’y trouvait aussi. Il devina, sur-le-champ, que quelque chose se tramait contre lui.

Mademoiselle Baker engagea la bataille. — George, dit-elle, Caroline m’a fait promettre de vous parler avant que vous retourniez à Londres. Asseyez-vous donc.

— Mon Dieu ! dit-il en prenant place sur le canapé