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ne savaient que faire du jeune vicaire, M. Meek. Le Révérend remarqua que mademoiselle Baker était une aimable personne, que mademoiselle Waddington était une charmante personne, que mademoiselle Pénélope Gauntlet était une très-aimable personne, et que mademoiselle Adela Gauntlet était une gracieuse personne : puis la conversation sembla complètement épuisée. Mais le supplice ne fut pas de longue durée, et le café n’était pas encore prêt, que les trois hommes étaient remontés au salon.

— Vous voyez Arthur Wilkinson très-souvent maintenant, n’est-ce pas ? demanda Bertram à Adela.

— Oui, c’est-à-dire non, pas très-souvent. Sa cure lui prend beaucoup de temps. Mais je vois sa sœur Mary très-fréquemment.

— Pensez-vous qu’Arthur soit content de sa position ? Il ne m’a pas paru aussi satisfait que je l’aurais espéré. Cependant c’est une bonne cure, et le marquis s’est certainement montré très-aimable pour lui.

— Oui, très-aimable, répondit Adela.

— Toujours est-il qu’il se passera du temps avant que moi, je gagne douze mille francs par an. Savez-vous que, dans ses lettres, jamais Arthur ne semble heureux d’avoir obtenu cette cure ?

— Vraiment ?

— Non, jamais ; et je lui ai trouvé l’air triste et abattu l’autre jour. Il devrait se marier ; voilà ce que c’est. Tout jeune ministre, dès qu’il a une cure, devrait prendre femme.

— Vous êtes comme le renard qui avait la queue