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respectifs. On parla de Constantinople et du Tyrol, d’une part ; de l’autre, des périls de la route de Jaffa, du paquebot d’Alexandrie et des singulières façons de certaines dames qui avaient fait le voyage avec mademoiselle Baker et sa nièce depuis l’Égypte jusqu’à Marseille. Puis on dit un mot de l’oncle George (mademoiselle Baker ne lui donna pas ce nom), et Bertram ajouta qu’il savait que mademoiselle Baker avait été à Hadley.

— Oui, dit-elle, quand je vais à Londres, j’ai souvent des affaires à traiter avec M. Bertram ou, pour mieux dire, avec M. Pritchett, et je vais d’ordinaire passer un ou deux jours à Hadley. Cette fois-ci j’y suis restée une semaine.

George ne put s’empêcher de penser que lorsqu’il avait vu mademoiselle Baker pour la première fois, elle avait reçu des instructions pour ne pas parler de Hadley, mais qu’aujourd’hui l’interdit se trouvait levé.

Ils causèrent ainsi pendant une heure. Caroline avait donné à sa tante l’ordre le plus absolu de ne pas s’absenter du salon ; elle ne voulait pas rester seule avec George pendant la première visite de celui-ci. — Il est évident que si vous vous en alliez, ma tante, vous auriez l’air de le faire exprès, avait-elle dit.

— Et pourquoi pas ? demanda mademoiselle Baker, le plus innocemment du monde.

— N’importe, chère tante, mais ne vous en allez pas, je vous en prie. Mademoiselle Baker obéit selon son habitude, de sorte que George resta là, causant