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pées l’une et l’autre à faire leur toilette de nuit, ma tante, vous allez me trouver bien capricieuse ; savez-vous que je pense que nous ferons mieux, après tout, de nous en aller à Alexandrie !

— Mon Dieu ! que j’en serais contente, mon enfant ! Jane me dit que je ne pourrai jamais me faire faire ici une robe que je puisse mettre.

— Vous trouveriez une robe à Damas, j’en suis sûre, mais…

— Et puis, franchement, je ne me sens pas de force à faire encore une longue route à cheval. Je serais bien fâchée de te contrarier, mais si réellement, là, cela ne te fait rien…

— D’un certain côté cela me fait quelque chose, et, d’un autre, cela m’arrange. Mais il faut que je vous raconte cela. Je ne veux pas que vous me croyiez trop changeante, et que vous pensiez que je vous prie d’aller par ici, et puis par là, sans raison.

— Non, mon enfant ; je sais que tu le fais pour moi.

— Ce n’est pas tout à fait cela non plus, ma tante. Écoutez-moi ; M. Bertram, aujourd’hui, m’a…

— Est-ce qu’il se serait déclaré, par hasard ?

— Oui, ma tante, tout juste. Et en conséquence, il me semble que nous ferons mieux de ne pas voyager ensemble.

— Mais Caroline, dis-moi, dis-moi donc, que t’a-t-il dit, et que lui as-tu répondu ? Mon Dieu ! voilà qui est bien subit ! Et mademoiselle Baker se rejeta dans son fauteuil, ses cheveux grisonnants répandus sur ses épaules, et son peigne encore à la main.