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tion illumina tout son visage épanoui et vermeil.

— Très-intéressant, dit sir Lionel ; mais ne trouvez-vous pas qu’il fait bien chaud ?

— Oui, il fait chaud ; mais on s’accoutume à cela. Je suis si heureuse de me trouver au milieu de tous ces endroits qui m’ont tant embarrassée quand j’étais enfant. J’avais toutes sortes d’idées mystérieuses au sujet de cette piscine de Siloé, du Temple de Salomon, de la montagne de Sion et du torrent de Cédron. Je me figurais que tout cela était disséminé sur un grand espace dans les déserts inconnus de l’Asie, et voilà que je vais tout vous faire voir en une seule journée.

— Je voudrais de tout mon cœur que ces endroits-là ne fussent pas à beaucoup près si rapprochés, afin que le plaisir durât plus longtemps, dit sir Lionel en ôtant son chapeau pour saluer mademoiselle Todd, — mais il le remit bien vite quand il se sentit la tête au soleil.

De nouveau la cavalcade se mit en route et elle arriva bientôt à la fontaine de Siloé. Presque tout le monde mit alors pied à terre, et quelques-uns descendirent jusqu’au bord de l’eau qui jaillissait de terre dans un petit ravin très-frais, mais fort humide et assez boueux.

— Vous êtes mon guide en toutes choses, mademoiselle, dit sir Lionel à mademoiselle Todd ; est-il nécessaire que j’aille étudier la géographie biblique au fond de ce trou ? Si vous l’ordonnez, je vous obéirai.