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mide avec une dame, il y a fort à parier qu’on la connaît mieux que si on l’avait vue pendant une année à Londres, et qu’on l’eût rencontrée une douzaine de fois dans le monde. Deux voyageurs qui ont remonté le Nil ensemble se connaissent comme s’ils avaient passé trois ans ensemble au collège, — mais il faut pour cela que les compagnons de route soient jeunes. Quelque fréquents que puissent être les rapports entre hommes d’un certain âge, il est rare qu’ils deviennent jamais vraiment intimes.

— Il y aura à ce pique-nique une certaine mademoiselle Baker qui dit qu’elle vous connaît, mon père, et une très-belle personne, mademoiselle Waddington, qui tout au moins sait votre nom.

— Comment ! Caroline Waddington ?

— Oui, Caroline Waddington.

— Elle est la pupille de ton oncle.

— C’est ce que m’a dit Mademoiselle Baker ; mais mon oncle ne m’en avait jamais parlé. À vrai dire, il ne parle jamais de rien.

— Il serait fort avantageux pour toi de connaître mademoiselle Waddington. On ne peut pas savoir ce que ton oncle fera de son argent. Oui, j’irai à ce pique-nique, mais j’espère que le lieu du rendez-vous n’est pas trop loin.

Et ce fut chose convenue.