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du Sauveur a trouvé son cadre, le Sauveur n’a pas dit une parole qu’on ne vous indique l’endroit où elle a été prononcée. Aussitôt qu’on se retrouve dans les murs de Jérusalem, tout redevient incroyable, fabuleux, miraculeux, presque — d’aucuns disent tout à fait — sacrilège. Pourtant, si jamais vous passez par là, lecteur, n’oubliez pas de monter au sommet de la maison de Pilate. Était-ce la maison de Pilate, ou, pour mieux dire, est-ce là l’emplacement de la maison de Pilate ? Je ne sais ; mais aujourd’hui c’est une caserne turque. De là le regard peut plonger dans la cour de la mosquée et contempler tout ce qu’il est permis à un chrétien de voir du temple, et puis s’étendre bien au delà jusqu’aux collines de Jérusalem, les collines des hommes de Galilée, le mont des Oliviers et la montagne de l’Offense, ainsi nommée, parce que Salomon y « bâtit un haut lieu à Kémos, l’abomination des Moabites, sur la montagne qui est vis-à-vis de Jérusalem. »

En rentrant à l’hôtel, George Bertram s’aperçut bien vite qu’un personnage important était arrivé en son absence. Les garçons s’empressaient, car il y a des garçons à Jérusalem tout comme au « Grand Cerf » ou au « Lion d’argent ». En effet, le colonel sir Lionel Bertram l’attendait.