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homme, — un animal, — assis à ses côtés, nommait mademoiselle Waddington.

Tous mes lecteurs ont sans doute, un jour ou l’autre, fait partie d’une société de table d’hôte, et toutes ont dû remarquer combien il est important pour le plaisir du voyageur de se trouver placé dans un agréable voisinage. L’idéal d’une voisine agréable pour un jeune homme, c’est une jolie femme. Je ne prétends point définir l’idéal d’une jeune fille ; mais il est certain que la Providence a si bien arrangé les choses, que les lourds et les ennuyeux, les amusants et les bons enfants, ainsi que les beaux et les brillants, se réunissent et se groupent tout naturellement par espèces, ainsi que cela doit être.

La voisine de Bertram était de l’ordre amusant et bon enfant, mais cela ne lui suffisait pas. Il se serait fort bien accommodé de causer avec mademoiselle Baker, n’eût été le voisinage de mademoiselle Waddington, et il se serait même résigné à l’interposition d’une seule chaise entre mademoiselle Wadington et lui, si cet animal placé de l’autre côté n’avait trouvé tant de choses à lui dire à propos du village d’Emmaüs et de la vallée d’Ajalon.

Or, nous faisons savoir par ces présentes que Caroline Waddington est notre prima donna, notre dona primissima, — le personnage le plus important de cette histoire. C’est avec elle que vous devrez pleurer, c’est pour elle que doit s’exercer votre sympathie ; c’est elle enfin qui doit vous étonner ; Je voudrais, sans manquer à mes devoirs, me dispenser d’énumérer ses qualités