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— Il le sait. C’est lui qui me l’a appris.

— Qui ? Le capitaine Aylmer ? Et qu’a-t-il dit ?

— Peu importe. Le capitaine Aylmer n’est pas encore mon mari. S’il m’épouse, il faut qu’il me prenne comme je suis et non comme il aurait désiré que je fusse.

— Lady Aylmer le sait-elle ?

— Oui, lady Aylmer est une de ces femmes rigides qui ne pardonnent pas.

— Ah ! je comprends maintenant, Clara. Il faut m’oublier et ne plus revenir ici. Je ne veux pas que votre générosité vous perde.

— Si le mécontentement de lady Aylmer doit me perdre, je n’ai qu’à le supporter. Je ne la prendrai pas pour mon guide. Je suis trop vieille et j’ai été trop longtemps indépendante pour cela. Ne vous inquiétez pas. En cette affaire, je compte juger par moi-même.

— Et votre père, ne l’informerez-vous pas ?

— Vous savez que mon pauvre père est malade. S’il était bien, je le lui dirais, et il penserait comme moi. »

Par degrés, mistress Askerton raconta toute sa triste histoire, et Clara passa des heures à l’écouter. Peut-être se fût-elle passée de ces détails. Mais s’il est quelquefois difficile d’obtenir une confidence, il est impossible de l’arrêter une fois commencée.

« Et maintenant qu’allez-vous faire ? demanda