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Les Cheuaux pouſſans vne haleine
Dont on voyait le feu ſortir,
Monſtroient ce preſſant deſpartir
Qu’ils eſtoient tous fiers de leur peine ;
Mais la Merueille qu’ils menoient,
Par tout où ſes yeux ſe tournoient
Lançoit vne flame ſi claire,
Qu’elle a fait douter en ces lieux
Qu’vn autre Cocher temeraire
Fuſt encore tombé des Cieux.

Maintenant vne autre contrée
Que Flore embelliſt en tout temps,
Fait montre de ſon doux Prin-temps
Aux yeux de l’adorable Aſtrée.
Les Dieux pour flater ſes deſirs
Font arriuer tous les plaiſirs
En cette agreable demeure :
Et laiſſans leurs charges aux Deſtins,
Ne s’occupent plus à cette heure
Qu’à luy preparer des feſtins.