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Dont ie n’eſtois point tributaire :
Et iuré que pour leurs appas
I’eſtois penſif & ſolitaire
Quand meſme ie n’y penſois pas.

I’ay souuent feint vne langueur
Pour accuſer vne rigueur
Qui m’eſtoit fort indifferente :
Et loüé mille appas charmants
Au viſage d’vne Amarante,
Contre mes propres ſentimens,

Mais depuis que vous m’engagez
Tous ces ſubjects ſont bien vangez
Des paßions qu’ils m’ont veu feindre :
Et cette ardeur me punit bien,
Des maux dont on m’entendoit plaindre
Alors que ie ne ſentis rien.

Yris ie n’ay plus de repos,
Mon ſouuenir à tous propos
Me vient repreſenter vos charmes :
Et perſant à vos cruautez
Ie ne fais que verſer des larmes,
Sur l’image de vos beautez.