Page:Tristan L’Hermite - Les Amours de Tristan, 1638.djvu/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Bien que nos corps ſoient attachez
Et tous nos plaiſirs empeſchez
Par cette cruelle manie :
Amour Roy de nos libertez,
Ne veut pas que ſa tyrannie
S’eſtende ſur nos volontez.

Malgré ces inhumaines loix
Qui de la veuë & de la voix
Nous veulent empeſcher l’vſage ;
Moquons nous de cette rigueur,
N’obeiſſons que du viſage
Et ſoyons rebelles de cœur.

Ne pouuons nous pas nous aimer
Sans eſclat, & ſans alarmer
Toutes ces Ames inſenſées ;
Et trouuer aſſez de loiſir
Pour faire parler nos pensées,
Et nous voir des yeux du deſir ?