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embarras financier, cesseraient d’être un avantage, dont il pût lui être tenu compte. »

On publie de belles choses sur la nécessité et les avantages des emprunts en matière de travaux publics. Il est tout naturel que ceux qui dépensent leur produit, trouvent que le crédit est une bonne chose, mais il ne l’est pas moins que ceux qui sont obligés ou de rembourser la somme empruntée, ou d’en payer les intérêts, n’en soient pas aussi satisfaits.

La cause de cet embarras dans la Dordogne, est le fruit d’avoir trop entrepris sans délibérer sur la question d’argent, cheville ouvrière de toutes les entreprises.

« Il en est de l’esprit comme de l’estomac ; il ne s’agit pas de savoir ce qu’il prend, mais ce qu’il dégère[sic]. » C’est Montaigne qui dit cela.

Toute opération de ce genre est presque toujours préjudiciable au contribuable. Que ne porte-t-on plutôt un coup d’œil tour à tour sur les budgets des communes ? les chiffres qui en surgiraient répandraient les idées d’ordre et d’économie dont le département de la Dordogne a un si grand besoin.

On sera bien surpris, dans dix ans, de voir ces chemins de grande communication entrepris sur une si grande échelle, ne présenter que des ruines, malgré les sommes qu’on y aura enfouies.

Il n’en sera pas ainsi dans d’autres départements, d’après le rapport de M. le ministre de l’intérieur au roi, du 3 septembre 1839, sur les chemins de grande communication ; ces voies, à cette époque, dans le royaume, dit le rapport, avaient onze mille lieues de développement, qui, en moyenne, donnent à chacun des 86 départements 127 lieues, 5 kilomètres, 27 mètres ;