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tés. Eh, mon dieu ! le meilleur de tous les emprunts serait certainement l’abandon sans retour des trois quarts de ces chemins, classés à tort et à travers, sans étude, sans penser à se rendre compte de ce que l’on pouvait raisonnablement entreprendre, et aux énormes dépenses que de pareils travaux traînent à leur suite, et sans savoir où prendre la plus grande partie des ressources qu’ils nécessitent.

C’est semer sur divers points du département, des fragments de travaux sans utilité présente, et sans certitude d’achèvement pour l’avenir.

Revenant aux emprunts, et pour appui de cette ressource dangereuse pour les gouvernements comme pour les particuliers, je transcrirai littéralement un passage de la circulaire ministérielle aux préfets, du 12 août 1840 ; il s’exprime en ces termes :

« Le moindre inconvénient des emprunts qui puisse arriver dans les opérations de cette nature, c’est d’épuiser les ressources, de telle sorte qu’il devient impossible de subvenir, pendant toute la durée de l’engagement contracté, c’est-à-dire quelquefois pendant de longues années, aux dépenses qu’exigeraient les besoins les plus pressants, sans parler du danger des intérêts toujours onéreux, en privant l’avenir, au profit du présent, des ressources qu’une sage prévoyance commande de ménager.

« Il ne faut pas que le vain désir de la part de l’administrateur de marquer le temps de son administration par des travaux, quelque utilité qu’ils puissent offrir à ses concitoyens, pousse ce magistrat à dépasser les bornes de la prudence, le bien même veut être fait avec mesure autant qu’avec discernement, et que des améliorations acquises au prix d’un