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Mais lorsque cette entreprise d’un si grand intérêt pour cette contrée de la Charente qui manque de communication avec Libourne, par Larochechalais, arrivera à la limite de la Dordogne, ce sera pour se perdre à Parcoul, dans les trous et dans les ornières d’un chemin vicinal impraticable, car en supposant qu’il puisse se terminer, ce ne pourrait être que dans un temps très éloigné (comme je vais plus bas vous le prouver) ; il serait bientôt dégradé par l’impossibilité où seraient ces deux communes de l’entretenir.

Un chemin tel que celui qui m’occupe, destiné à la circulation des diligences et du grand roulage, ne pourrait résister au choc, au poids et au frottement de ces véhicules lourdement chargés ; ainsi comment parvenir à son entretien de tous les instants, avec les ressources dont ces deux communes disposent, surtout employées par la prestation en nature ? D’ailleurs, quand il serait vrai que ces ressources fussent suffisantes, elles ne pourraient être utilisées qu’à des intervalles plus ou moins longs, par les retards qu’éprouvent toujours les recouvrements des fonds et l’emploi de la prestation en nature. Les intempéries, la circulation, l’eau, le plus grand ennemi des chemins, et autres causes de dégradation, rendraient bientôt ces ressources insuffisantes. À cet égard, il faut rappeler un principe duquel on ne doit point s’écarter, si l’on veut avoir de bonnes voies de communication.

Ce n’est pas seulement contre les intempéries qu’on doit les protéger, c’est contre une action permanente, celle-là même à laquelle ils doivent leur existence. Comment remplir ces conditions de viabilité avec les deux tiers de la prestation et le tiers des cinq centimes spé-