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Subst :. f. Huitiême lettre de l’Alphab-et. Varron, Je Re Rujf. L . III . C. J. appelle l’h, ajflaélur. Mai-tianus Capella âit , qu’elle fe prononce en ferrant un peu

le gofier. V oyez le Gram1nairien Dio-

mède ,p. -46, & 83,furla force de cette lettre.

Françoife du P. Buflier, & dans celle de M. Rmnut. ) tl e !l : vrai qu,on afpire l’h dans hauteur , qui vient d’alrur, dans haleur , qui vient d’halitus, dans hlror , qui efl : un mottout Latin. Voilà à quoi fe réduifent toutes les exceptions. ôCes exceptions font fondées en raifon. Si l’on n’afplroit pas l’h dans hauteur_, cela fc ;roi~ une é~uivoque par rapport a11 mot auteur : d’ailleurs l h n ctl pomt dans le mot Latin. Le mot haleter, fans l’h afpirée, feroit moins ex :prellif. A l’é· gard du mot hérol, outre qu’il efr originaire1nent Grec, il ell : jufte qu’un mot qui exprime un objet grand & admira-Quelques Grammairiens ont douté fi l’h , · étoit une lettre.lls dtlen’t ~ue ce n’eil : qu’une fiml’le alpintian. Ce I]Ue nousavons dit au mot ASPIRA T 10 N, montre que l’h ~ c01nme tout ;s les ~utres afpi~é~s, dès-là qu’elle etl : afpirée, Sc par-li 111eme q11 elle etl : afptree, dl : non . feulement une lettre , mais enc·ore une véritable c onfonne , l’uifque c’efr un mouvement, un effort du golier pour modifier le fon de la voyelle qui fuit, comme il parolt dans ces snots hallebarde ,.hlror·, hibOu, Hollande, hure. Il etl : vrai que. dans pl~fieur_s mots qui ~omt_ ?encent par une,h, l’afp~­ ration etl : rres-fo1ble , & meme mfenfible , alors 1h ’ne fait point fa fon&ion , mai5 elle ne ceffe pas pl~s d’êt~e conf ?n- . · ne pour cela, que plufieurs confonnes,~u o ? _écrtt Be qu on ne prononce point , c.omme rr ,dans l mfi~ttfdes ver~es. çh11nter, parler, &c.l r finale du nom de Jéfw. quand Il etl : joint avec celui de (.hrijl, J~us-~~rit~, & l~ même ,lettre , <lans le mot de (),rift, quand tl eft JOint a celw de Jljur, le p dans le 1•ot de temps ,le15 dans les mots de long, étang, &c.

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M. l’Abbé Regnier n’eR : pas de ce fen timent, il pretend que l’h n’etl :pas une confonne,& qu’elle ell : feulement la marque <l’une afpiration ; il cil : vifible qu’on doit conclure de cette 11oùon, q~o~e l’h cil une confonne, & par conséquent une tertre, car le fon d’une voyelle efr autr-ement modifié quand. cette voyelle etl afpirée , que quand elle ne l’etl pas ; par - éxemple ,-le fon de l’e efr autrement modifié quand on dit wt Hlros, qwe quand on dit un étage : donc le caraélère qui fert à marquer cette modification efr une confonne : autrelnent. il faudrait dire que l’r & le .t . . ne font point des lettres, mais qu’elle·s fo.nt feulement la marque d’un fitflement ; l’s d’un ftffiement rude , & let. , d’un fiffiement doux. Et il n’y a point de confonne qu’on ne dût retrancher dtt nombre des lettres : les confonnes labiales b. p, &c. pourroit-on dire , ne font point des lettres, mais feulement la marque d’un cer’tain mouvement des lèvres, & ainfi des autres : & fi nous n’avions qu’une confonne labiale, elle ne celferoit pas d’être une lettre , pour être feule de fon efpèce. On doit conclure de tout c :cique l’h eil : une lettre, & une.lettre qui etl· confonne gutturale, c’etl :-à-dire, une coQfonne à la prononciation de laquelle le gofier concourt d’une manière f~nfi­ ble & particulière, & plus qu’aucun afltre organe de la parole.

M. Ménage difringue deux fortes d’h : l’une afpirée, qui efr confonne ; & l’autre muette, qui dl voyel !.e · : il etl : hors de doute que l’h afpirée etl : une confonne,mais l’h muette n’ell : point une voyelle, puifqu’elle n’a point de fon partifblier & différent de celui de la voyelle, ni de la diphtongue qui fuit.

’L'h ne fe prononce point dans les mots qui ont une h, quand ils viennent du Latin, & n’empêche pas l’élifion, quand un 1 féminin précède le mot ;mais fi elle etl confonne, elle s’aCpire fortement, & empêchel’élifion. Cette règle fouffie un petit nombre _d’exceptions , comme hlros, ,ha1J-Îe, hergne , haleter, henniffiment, & quelques aunes ou l’h etl afpirée , bi~n qu’i~s defcendent du Latin. V oye :z ; Vaugelas, au premter A mele de fes Remarques. Quelques-uns ne l’afpirenr point dans le nom de Henri, & écrivent le règne d’Henri le Grand. BouH.

J ;r T_oU& les mots François, dont l’étymologie etl Latine, & qut cot~mencent r_a : ~ne H, ne font point afpirés : ceux au comra1r : dont 1or1g :ne ell : barbare, ont une afpiration. Pour vmr que cette regle etl : fimple & sûre ; on n’a qu’à Jett ~r les y ;u~ fur la lille des n~ots afpirés , drefsée par M. 1Abbé d Olivet, dans Fm Trattéde la Profodie Françoife. (On trouve aulli ~e lli1 :e de çes mots dana la Gr ;unmaire ble, fe prononce avec cette efpèce d’effort qui eft dans L’afpiration : mais pour’ce qui et1 : en général des mots que nous avons empruntés des langues Barbares, c’ell :-à-dire, du Celtique, du Teutonique, & du Gothique, l’uîage ell invariable, & l’h etl :toujours afpirée... Offfur fer Ecrit ! Mod, L’h étant précédée d’un c, ces deux lettres ont le fon que l’on donne en Hébreu à la lettre ’. :1 quand elle a un paint fur fa come qui ell : à droite : q : fon approche fore de celui de l’j confonne , & qui etl : encor~ plus fort, comme dans charitt, chlrir, chicanner, chommer, ··huc heur , c-hyle. Dans la plu[. part des mots qui font dérivés du Grec, & qui cotmnencent dans cette langue par la lettre x, le ch, qui les commence en François, a le fon du k... qui etl : un fon dur, fen11e 8. : fee, comme dans lcho, chorifte, que l’on prononce el ;g, ~rifle, quelquefois le fon s’adoucit, & etl : un peu mouillé , comme celui de qu dans qui & que. Tel etl :-il dans les mots cbirqmancie, Cherfonèfo, chœur , &c. mais quand après ch il fuit une r, le fon de ch eR : toujours ferme comme celui de la let• trek. ; par éxemple, Chrême, Chrift.

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L’h fe trouve dans certains mots après l’r & let, comme RhEtorique, Thlologie, &c. elle ne fe fait point fen tir dans la prononciation de ces mots, eUe fert feulement à en faiïe con 4 nottre l’origine, & marque dans ceux où elle etl : après un t que ces mots en Grec font écrits avec un 1 ; ou s’ils font Hé. breux, Chaldéens, Syriaques, ou Arabes, qu’ils viennent du T afpiré de ces langues-là ; par éKelitple’ du n, rhau en Hébreu, en Chaldéen & en Syriaque, &duuéenArabe. Dans ceux où l’h etl : après une r, elle marClue l’afpiration, ou l’efprit que l’on donne en Grec à la lettre P. La même lettre h fe trouve fouvent dans les mors pris ~ la langue Gothique, ou de fes dialeél :es, elle ne fe prononce point dans ces mots, elle en marque feulement l’origine, Thi· baud, Théodat, Thorifmond, &c. font de cette efpèce. Û !l trouve auffi Chlodov,eur, Chloelomir , & même Hludovictti, de la langue franche, comme on le dira ci-après. L’h après un p fe prononce avec lep comme unef, phafo, phfnomdne, phlegmon, fhlébotomie , Philiftinr, Phinén, Philofophie, Phoclenr, &c, Ces mots font la plufpart des mots propres , ou des mots d’att, tirés du Grec , ou des langues Orientales, & en Grec ils s’~crivent avec un ~, & avec lill

!:1 dans les autres. 

Il y a quantité d’autres obfervations à faire fur la manière dont cette h fe prononce , foit qu’elle fe trouve au cmm_nence· ment, foit qu’elle fe trouve au milieu des mots : mats comme il feroit trop long de les rapporter ici, on fe contentera de les faire à mefure que ces fortes de mots fe rencontreront dans leur ordre. Seulement remarquera-t -on ici • que lorfque l’on ne dira rien fur cette h, ce fera une marque qu’elle ne fe devra point prononcer. Dans le dialo~ue des. Lettres imité de Lucien , l’h fe plaint qu’on la banmt pref. que de tous les mots, & demande fon congé pour fortir de l’Alphabet.

L’h s’etl mife fouvent pour unef ; car on a dit haha pour f~· ha, & les Anciens difoient farreum pour borreum ; matS c’efl principalement dans la langue Efpagnole que ce changement s’dl : fait. Prefque tous les mors qu’elle a confervés du Latin , commençans parf, l’ont changée en h ; par éxemple, hab/ar, fahulari, parler ; hitho,fat•Uf, rayon de miel ; hado, fatum, dethn ; hakon, falco , faucon ; ham· bre, fameJ, faim ; harina, farina, farine ;hava, fava’ f~ ve ; hat., face ,facin ; ha :..er, facere, tàire ; hebrero •ft· hruariUJ, février ; h,mder, ftndere, feod.re ; heuo, fœrt 11"}’ • fom ;

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