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chandises étrangères d’une autre nation & pays. Res peregrina.

BARBARIE, s. f. Partie d’Afrique, au Nord, sur les côtes de la Méditerranée. Barbaria. La Barbarie a l'Egypte à l'Orient, le Biludelgérid & le mont Atlas au Midi, l'Océan ou mer Atlantique au Couchant, & la Méditerranée au Septentrion. La Barbarie est habitée par trois Nations différentes ; les Barbares, ou Africains naturels, & originaires du pays ; les Arabes, & les Turcs. Les naturels du pays sont de deux sortes ; les blancs, qui sont ceux des côtes qui habitent dans les villes, & les noirs, qui sont plus au Midi. la Barbarie est un pays très-riche. Elle est en partie gouvernée par des Rois Arabes ou Africains, comme Fez, Maroc, &c. & en partie sujette au Turc, qui y envoie des Bachas, comme à Alger, à Tunis & à Tripoli. Les Paysans de Barbarie, qui errent dans les campagnes à la suite de leurs troupeaux, n'ont presque point de Religion. Les autres sont ou Mahométans, ou Chrétiens, ou Juifs. Ce nom est très-ancien à ce pays. Il ne semble pas néanmoins qu'originairement il ait été donné à tout ce pays. Il n'y eut d'abord que la partie qui n'était point soumise à l'Empire Romain que l'on appela Barbarique, comme il paraît par le 52e des Canons de l'Eglise d'Afrique ; & il semble que ce nom ne signifioit rien autre chose, sinon qui est hors de l'Empire, qui n'est point de l'Empire ; voyez les étymologies du mot Barbare adj. Les Arabes prononcent Barberie. Voyez Dapper Descript. de l'Afrique p. 116 & suiv. Marmol. Tom. I. p. 8-9 & suiv. Le P. Dan, Religieux Trinitaire, a fait une Histoire de Barbarie, où il dit Liv. I ch. I. que la plupart tirent ce nom du mot Barbar, qui signifie murmure ; qu'au temps que les Arabes commencèrent d'habiter ce pays-là ; il appelèrent ainsi les Africains de Numidie, ou de la petite Afrique, où était autrefois Carthage, & où se voit aujourd'hui Tunis ; & qu'ils donnerent encore ce nom à l'une & à l'autre Mauritanie.

BARBARIN, s. m. Barbarinus. Nom d'une monnoie

Mais 1°. S. Epiphane ne ditpoimque ces Barbares avant Çe nom eft très-ancien l ce pays. U ne femble pas néan• le déluge, & ces Scythes d’avant Sarug, n’eullènt peint moins qa’originairement il ait été donné :i. tout ce par,s. de connoillànce de Dieu. 1 o. T auœ la diftinélion de ces ’ Il n’y eut d’abord que la panie qui n’étoit point foùinife fedes eft vaine. Elle n’a d’autre fqndement que l’onzimne ~ l’Empire &omain que l’on appella,Bar~ari< ;tue ~comme v~fet ,~ c ?· J• d~ l’Epître ~ Coloffi~, où~· Paul il paron par le 51 c des Canons de l.Eglife d Afnque ; & dir, ou il n y a pomt de Gentil & de Juif, de clCconcis il femblc que ce nom ne 6gnifioit rien autre chofe, 6- & d’inàrconcis, de Barbare & de Scydte, d’cfclave & de non qui eft hors de l’Empire , qui n’ eft point de l’Em· libre. Mais S. Paul ne prétend point par ces mots marquer pire ; voyez les étymologies du mot Barbare adj. Les Araditf’erentcs feéà :s, ou opinions de Dieu ; mais feulement bes prononcent B~~rberie. Voyez Dapper Deflript.defA-nous apprendre que tout homme étoit égaleSDent appellé jriq11e p. u6. & fuiv. Marmot. Tom. I . p. 8-9. .& ; fuiv. & reÇu, s’il vouloir au Chrifiianifine, fans diftinaion dè & Diego de Torres Hijl. des Cherifs pag. 2 . . & fuiv. Le nation ou de condirion, & que les Juifs n’avoient point P. Dàn, Religieux Trinitaire, a fait WlC Hiftoirc.de B~~r- de privilége en ~la plus que le Gentil, le Barbare, le il~trie , où il die Liv. I. ch. 1. que la plupart tirent ce nom Scythe & le Grec , le libre plus que l’efclave.

du mot B..rb~~r, qui 6~e murm~~re ; qu’au temps que BARDE , f. f. Poil qui vient au menton des hommes, :1. les Ara~ commcn~r~nt d’habiter.~ pays-li ; ils ap~l- l’âge d~ ~ S ; 18 , o_u . 10 ans. B~~rb.c.. Une longue lutr_bt lc :rent ain1i les Africatns de Nwmdie , ou de la {’Cnte rend venerable Wl vieillard, un Magiftrar, un Capucm. Afrique, où éroir autrefois Carthage , & où fe volt au-· Gefi : Wl affront & une marque d’un mépris inftgne, & jourd’hui Tunis ; & 9u’ils donnercnt encore ce nom :1. d’ignominie, ~·arracher ou de faire arradlet la h.wbe à un · l’une & à l’autre Maunranie.

homme. Dav1d déclara la ·guerre au Roi des Ammonires, BARBARIN, f. m . Bitrbarimu. Nom d’une monnoie que pour venger l’affront qu’il avait fait à fes Envoyés , de les Vicomtes de Limoges firent battre dans le treizième leur faire coaper la moitié de la 114Tbe, Faire Wle b11rbe, fiècle : il en eft parlé dans la Chronique de S. Martial de c’eft la rafcr. B~trb4111 radere. La plupart des peuples font Limogesàl’an 1111. celle de S. Enenne de Limog~ : différensenla manièredeponer~defaire lcurb#b.. Les fan 1 2.6 J• & les lettres d’Euftorge Evêque de Limoges de Américains furent fort furpris de voir les Efpagn.ls qui l’an 1 1 2. 7. Le P. Sirmond & M. de Hautcferre pcétc :Odc :nt avoient de la bube. Une bMI !e à l’Efpagnolc , à l :t. Turque les B~~rb~~rins éroient ori !Pnaitement une monnoie que, c’eft Wle llarbe dont le poil de deffils les l~vas cft re-Arabefque, qlÙ après l’établiilèment des Arabes en Ef.. ttouaè en crocs, ou en garde de poignard. C’eft : une nr :tr- ~agne,pa«à en france fous les C~lovingiens ; c’eft-à-dire~ que de deuil c~e :o~ :,Ia plup~rt des peuples, de la !lftt aoîcre fous la feconde race de nos RoiS ; que le commerce lm ta bitrbe , qu01qn autrefoiS chez plUtieurs nauons œ f’ :ut donna cours en ce Royaume ; & que c’eft pour cela qu’on une marque de triftdlè de la couper. Plutarque dans Théles appella Barl11tres, ou B.rrb~~ri"s , c’eft-à -dire, Arabes fée,rapporre qu’Alexandre commanda à rous fes Capitai-on Arabefques. Les Macri prétendenf qne c’ écoit une monnes de faire rafer les buhts aux Macédoniens , der crain re noie forr commune en SiCile & en Sardaigne.

de donner prife aax ennemis par leurs longues urbH. Jean BARBARISME , f. m . Terme de Grammaire. Exprcffion Kinfon d~~ue les Tartares iont en guerre av~c les Perdure ou qui n’cft pas da bel ufape ; faute dans le langage fans, à - e qu’il ne veulent pas couper les moutl :aches qui tient le milieu entre le folecifme, & l’impropriété. de leur 6arbe comme font les Tamrcs ; & poar cela ils les lJ~~rbt~rifmus. Il fe commet quan4. o~ ft fert dC quelque ap~llcmt Infidèles, quoi~’ils s’accordent avec tux dans mot , ou phrafe éttll ;ngère , & <J.lll n eft pas naturelle à la phift~s ~ de la Relig1on ~ahomh~ ; ~~ les langue , ou en oubhanc des pamcules, des pronoms , &· ChinoiS iiffedent en tout un atr de graVlte qUI arure le des prépo6tions dans les endroits où elles font nécelfairefpeGl : , ils fe font ÏJnajrÏoé qu’une longue 6161 y pouvoir res. V Au G. Rem. On peut commettte un bnb~~rifmt , contribuer : ils la l.aüfet.t aoîtte , & s’ils n’en ont pas c’efi..à -dire, parler barbarement, & hors des bons terbeaucoup , ce n’eft pas faute de la cultiver ; mais la na• mes d’une langue, ou en une feule parole, ou en Wle ture en ce point les a très- mal partagés, & il n’y en a phrafe entière. Les b~~rb.crifmes d’un feul mot font aifés à aucun qui ne porte envie aux Européens, qu’ils regardent evirer ; mais pour les b~trbt~rifmes de la phrafe , il eft faen cette matière comme les plus grands hommes du moncile d’y tomber, parce que tous les mots donc la phrafe de. P . LE CoMTE. cft. compofée, font Fr~çois ,, & a~ l’< ;>n ne s’appe~it Les Grecs laiffoient cro1rrc leur 6•61. Athén~ remarque que potnr de la faute ; au lieu quau biWbarifme du mot, l’oce ne fut que du temps d’Alcundre que lon commença reille qui n’y_ cft pas accoutumée, le rcbure, & ne s’y lailfe à fe raCer li6nbr en Grèce , ac f !He celui qui le premier pas furprendre. M.ais au bt~rb.ttifme .de la phraf~ , ro~ciUe fe, la fit ~o11per à Ath~ : tùt apJiellé ~ ’,. to11du. Il y a étant comme trahle par les mots qu elle connott , lui ouneanmoms apparence qu Athénee , ou plutot ChrylipRC , vre la porte, & la laïife pallèr dans l’efprit. VAUG. Mon de qui Athmee avoir pris œ qu’il dit à ce fujet dans fon cfpril n’admet point un pompeux bubt~rifmt. BOIL. ·Bar- : xme Livre ; Cl !lC Chryfippe’ di9-je ’ ne parle que dn peub ~~riftne , felon Hefychius 1 Eufthatius & Suidas , ne fe ple & d’un ufage générai , ou particulier d’Athènes ; trouve que dans un feul anot , & non pas dans les phracar non feulement Altxandre , mais Philippe fon ~re , fcs : lodqn’on donne à un mot une tcrminaifon, un ac-Amyntas & Archclaiis, Rois de Macédoine, long-temps cent, Wle mefure de quantité , ou Wle prononàation qu’il avant hù font r~réfentés {ans bllt’l11 fur leurs Médailles. n’a pas, on fait ; felon ces Auceurs, Wl bt~rb~tri[llll. On Les Romains furent aui.Ii long-temps fan5 fe rafer. Pline a pu étendre cette lignification, & l’appliquer aux phraremarque que l’on ne commença que l’an •Hf· de Rome ; - fes entières, îaivam la remarque de M. de Vaugelas. que. ceuc année-là P. Ticinil.IS Mcna.amcoa des Barbic1 rs