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bien cousues, & remplies d’air, comme deux outres, longs & plus gros par un bout que par l’autre. On les joint par des traverses qui servent aussi à soûtenir assis, ou plûtôt accroupi l’homme qui conduit la barque avec un aviron double.

☞ BALTADGY, s. m. Terme de Relation. Officier Turc qui commande les Boustangis dans les maisons du Grand Seigneur, & qui en est comme le Gouverneur & le Concierge. Baltadgius Castellanus, Bastello Proefectus. Le serrail de Scutari n’est gardé que par des Boustangis, & un Baltadgy qui les commande. Du Loir, p. 69.

☞ BALTAGI, s. m. Terme de Relation. Les Baltagis du Serrail, ainsi nommés de balta qui signifie cognée, sont des esclaves qui coupent le bois pour l’usage des Princes du sang Ottoman, & des Sultanes. Volt.

BALTIQUE, adj. Epithète qui se donne à une mer du Nord en Europe. La mer Baltique, Balticum mare, Balticus sinus. La mer Baltique est un Grand Golfe entre l’Allemagne, le Danemark, la Suède & la Pologne. C’est le sinus Codanus des Anciens. Pline dit que Philémon l’appelloit Morimarhuse, & Hécathæus Amalchium. Tacite l’appelle mer de Suède, mer paresseuse. Mare Suevicum & pigrum. Les Allemans l’appellent Oorzée, mer du Couchant ; & Die Belk, d’où s’est formé le nom Baltique. La mer Baltique entre dans les terres, ou commence au détroit de la Sonde, par lequel elle tient à l’Océan, ou mer d’Allemagne. Elle forme deux grands Golfes principaux. Le Golfe de Boddes, ou de Bothnie, sinus Bodnicus, & le Golfe de Finnes, ou de Finlande ; en langage du pays Bothenzée, & Finniezée. On trouve de l’ambre dans la mer Baltique.

BALTRACAN, s. m. Herbe qui croît dans la Tartarie, & dont les Tartares se servent pour se soutenir, quand ils voyagent dans leurs déserts. Josaphat Barbaro, Marchand Vénitien, dit en avoir vû & usé dans son voyage de Tartarie, & la décrit ainsi dans une lettre à Pierre Barocci Evêque de Padoue. Le Baltracan a la feuille semblable à celle des raves. Au milieu naît une tige plus grosse que le doigt, & qui dans le temps de la semence est de la longueur du bras ; cette tige pousse des feuilles éloignées l’une de l’autre de sa quatrième partie. La semence est semblable à celle du fenouil ; mais plus grosse, & d’une bonne odeur, quoique forte. Quand c’est la saison il se rompt, & l’écorce se sépare jusqu’à ce qui est tendre, comme au pampre de la vigne. Il a l’odeur de l’oranger, un peu même plus douce. Il n’a point besoin d’assaisonnement, ni même de sel, pour être mangé. On peut le semer comme toute autre semence, sur-tout dans un lieu tempéré, & dont le fonds soit bon. La tige est un peu creuse, & son écorce est verte, tirant sur le jaune. Il dit que depuis son retour de Tartarie, étant Provéditeur en Albanie, il y trouva du Baltracan proche de Croia, & encore après dans le Padouan. Ramuzio, T. II. p. 112.

BALUSTRADE, s. f. Terme d’Architecture. Rang de petits piliers façonnés, de pierre, ou de fer, ou de bois, qui sont à hauteur d’appui, qu’on met sur des terrasses, ou au haut des bâtimens, pour faire quelque clôture, ou séparation. Clathratum septum, columellarum septum. On enferme les Autels par une balustrade de marbre, de bois, &c. Chez les Princes le lit est environné d’une balustrade.

BALUSTRE, s. m. se dit dans ce même sens de ces clôtures de petits piliers qui se mettent autour du lit des Princes, ou dans une chambre de parade, pour fermer les alcoves, ou le chancel du cœur d’une Eglise, ou d’une chapelle, ou les balustres d’escaliers entre l’appui & le limon. Columellæ, clathri, cancelli. Il y a un balustre de marbre à la Chapelle de Notre-Dame.

Du Cange dérive ce mot de balustrum, & balustrium, qui étoit un lieu chez les Anciens, où étoient plusieurs bains apparemment fermés de balustres. Selon d’autres il vient de balaustrum, qui signifie le calice de la fleur de grenade, auquel le balustre ressemble.

On le dit aussi de chaque pilier en particulier. Il faut tant de balustres pour faire la fermeture de cette Chapelle. Les balustres du grand escalier de Versailles sont de bronze massif. Les Orfèvres appellent balustres, les parties de leurs ouvrages, qui sont taillées ou façonnées en balustres,


comme le pilier d’un guéridon, la tige d’un flambeau, ou d’un chandelier, d’un benitier, &c. On appelle encore balustre la petite colonne ou le pilastre orné de moulures, pour remplir un appui à jour sous une tablette. Les Tourneurs appellent aussi balustre, la petite colonne de bois qu’ils mettent au dossier d’une chaise tournée.

On dit figurément, que les dais & les balustres ne rendent pas un homme plus heureux ; pour dire, que l’éclat & les honneurs de la Cour ne sont pas capables de satisfaire le cœur de l’homme.

Balustre du chapiteau de la colonne Ionique, est la partie latérale du rouleau qui fait la volute.

Balustres de serrure, sont de petites pièces de fer en forme de balustres, qui tombent sur l’entrée de la clef, & servent à la couvrir.

☞ BALUSTRÉ, ée, adj. Orné d’une balustrade. Ornatus pilarum ordine. Ils traversérent une galerie ornée de peintures très-belles, & descendant dans le parterre par une terrasse balustrée, ils gagnérent une allée faite en berceau, d’où l’on découvroit dix ou douze jets d’eau de diverses formes, qui faisoient un objet très-agréable. Mad. de Villedieu, Journal amoureux, t. 10. p. 7.

☞ BALUX, s. m. C’est le nom que l’on donne au sable de quelques riviéres qui est mêlé avec de l’or. Dictionnaire de James.

BALZANE, s. f. Terme de Manége. C’est la marque de poil blanc qui vient aux pieds de plusieurs chevaux, depuis le boulet jusqu’au sabot devant & derrière. Albedo in equino pede, Nota alba. On dit qu’un cheval est chaussé trop haut quand ses balzanes montent trop haut.

Ce mot vient de l’Italien balzano.

On appelle un cheval balzan, Celui qui a des balzanes à quelques-uns de ses pieds, ou à tous les quatre. Equus quatuor pedibus albis. On juge de la bonté & de la nature des chevaux selon les pieds où les balzanes se rencontrent.

BAM.

BAMBERG, subst. masc. Bamberga, ou Babenberga. Ville Episcopale d’Allemagne en Franconie, située sur une colline au confluent du Mein & du Reduits. Quelques-uns croient que c’est le Bergium des Anciens. Il faudroit dire plutôt que Bamberg a été bâti à la place de Bergium. Car Bamberg ne fut bâti que vers le Xe siècle. C’est Babe fils de l’Empereur Othon qui lui a donné son nom, qui joint à celui de berg, colline, montagne, a formé Babeberg, d’où s’est fait Babberg, & ensuite Bamberg. C’est l’Empereur Henri II. qui y fit établir un Evêque, qui bâtit la Cathédrale, qui est une des plus magnifiques d’Allemagne. Ce saint Roi desirant ériger un Evèché à Babenberg, ou Bamberg en Franconie, qui étoit de son patrimoine, pria l’Evêque de Wirsbourg, dans le Diocèse duquel étoit Bamberg, de la lui céder avec son territoire, lui offrant d’autres terres en échange. L’Evêque y consentit, à condition qu’il seroit fait Archevêque, & que l’Evêque de Bamberg seroit son suffragant. On en convint dans l’Assemblée de Maïence l’an 1007. & le Pape fit cette érection la même année au mois de Juin. Voyez encore Imhoff Notit. Imp. Liv. 3. c. 3. L’Evêque de Bamberg est Acéphale, & dépend immédiatement du Pape. La longitude de Bamberg est 32d, 49’, & sa latitude 49d, 51’.

BAMBIAYE, s. m. Oiseau de l’Isle de Cuba. Il ne s’élève presque point de terre, & on le prend à la course. Sa chair est d’un bon goût.

BAMBIN, s. m. Enfant à la mammelle, ou qu’il a quittée depuis peu. Dans la Tragedie d’Œdipe on met en culotte les deux bambins qui dans Inès ne s’étoient montrés qu’en jaquette. Merc. Avr. 1726.

Un loup entre dedans, & jettant de fort loin
Ses regards dans un coin,
Y vit la Louve charitable
Qui tenoit deux petits bambins
Comme deux Louveteaux pendus à ses tetins,
Et courut, la prenant pour Louve véritable.

Ecole du Monde.


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