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ACA — ACA

☞ ACALUS. Voyez Calus.

☞ ACAMANTIDE. s. f. C’étoit une des dix Tribus des Athéniens, ainsi nommée d’Acamas, fils de Thésée. Acamantis.

☞ ACAMARCHIS. s. f. Terme de Mythologie. C’est le nom d’une nymphe de la mer, fille de l’Océan, dont parle Diodore de Sicile, Liv. VI.

☞ ACAMAS. s. m. Fils de Thésée & de Phèdre, ou d’Antiope, fut un des princes Grecs qui allerent au siége de Troye.

☞ ACANES. Nom de deux villes d’Afrique. Acana. Elles sont dans la Guinée. Acanes la grande est sur la rivière de la Volta, vers sa source : Acanes la petite est aussi sur la Volta, au midi d’Acanes la grande.

ACANGE. s. m. Excursor, Prædator, Velo. Espèce de soldat Turc, qui ne fait qu’aller en course pour butiner. Les Turcs les appellent Akingi, nom qui vient du mot Turc Akan, ou plutôt Akin, & signifie, Proie, butin, course. Meninski. Les Acanges sont des volontaires Turcs, qui ne reçoivent point de solde, & ne font la guerre que dans l’espérance du butin. Gratiani. Histoire de Chypre.

☞ ACANIE. Nom d’un royaume des Négres, Acania. Il est dans le pays des Négres. L’Acanie est bornée par Cuiforo & Bonoé à l’ouest, par Daroé, Ati & Abramboé au sud ; par Inta au nord, & Ahim à l’est.

☞ ACANIEN, ENNE. s. m. & adj. Nom du peuple qui habite l’Acanie. Acanianus, a, um. Les Acaniens sont tous adonnés au commerce, riches en esclaves & en or, & braves. La langue Acanienne est la même que celle de Fétu, d’Ati, & de Cibou, de Commendo & d’Abramboé, mais elle est plus douce. Voyez La Croix, Relat. d’Afrique.

☞ ACANTHABOLE. s. m. Instrument de Chirurgie, fait en forme de pincettes, dont on trouve la description dans Paul Eginète. On s’en sert pour enlever les esquilles d’os cariés, les épines, les tentes, & tout autre corps étranger qui se trouve dans une plaie, ou pour arracher les poils des paupières qui incommodent & irritent les yeux, ceux des narines ou des sourcils. Ἄϰανθα, épine ; βάλλω, jeter dehors, chasser.

ACANTHE, ou ACANTE. s. f. Acanthus. On croit que c’est sur la figure du feuillage de cette plante que Callimachus, Sculpteur Athénien, a formé ces ornemens du chapiteau Corinthien. Les Botanistes modernes reconnoissent, avec Dioscoride & Pline, deux espèces d’Acanthe, dont l’une est sans épine, & l’autre en est armée. Celle qu’on nomme ordinairement Achante molle, a ses racines rougeâtres, longues, assez tendres & visqueuses. Ses feuilles sont grandes, larges, lisses, découpées assez profondément en plusieurs segmens, qui sont encore recoupés en de plus petits lobes, charnues, d’un verd obscur & luisant en dessus, & plus pâle en dessous. Entre ces feuilles s’élève une tige haute de trois à quatre pieds, de la grosseur du doigt, garnie vers sa partie moyenne de quelques petites feuilles, au dessus desquelles se forme un bel épi de fleurs, mais très-piquant ; chaque fleur est d’une seule pièce applatie & découpée par le haut en trois, retrécie & terminée par le bas en un tuyau court & en forme d’anneau. Quatre étamines chargées de leurs sommets tiennent lieu de la lèvre supérieure de la fleur. Le calice est formé par quelques feuilles, dont la supérieure est voûtée, & semble suppléer au défaut de la lèvre supérieure de la fleur, soit par sa situation, soit par une teinte de pourpre dont elle est colorée, & que les autres n’ont point. Le pistille qui s’élève du fond du calice & de la fleur, devient un fruit de figure d’un gland, & partagé en deux cellules, qui contiennent chacune quelques semences, applaties & jaunâtres.

L’Acanthe épineuse se distingue de la molle par ses feuilles plus finement découpées, & dont chaque segment se termine par un piquant assez roide & fort aigu ; le vert est aussi plus obscur. Ces deux espèces ne changent point par la culture, & l’une ne dégénère jamais en l’autre. On doit donc être très-assuré que ces deux espèces sont très-distinctes & très-constantes.

On appelle l’Acanthe, Branca ursina, branche ou branque ursine, à cause de la prétendue ressemblance de ses feuil-


les avec la patte d’un ours, & Branca hircina, à cause que ces mêmes feuilles se contournent en quelque façon comme les cornes d’un bouc ; mais ces dénominations sont assez mal fondées. Le rapport qu’ont les feuilles de certaines plantes à celles de l’Acanthe, a aussi donné lieu à quelques Botanistes d’attribuer le nom d’Acanthium à plusieurs chardons, ou plantes épineuses, & celui de Branca ursina Germanica à la Berce, en latin Sphondylium, Plantes souvent de différens genres. On dit que plus l’Acanthe est pressée, mieux elle pousse. C’est ce qui a donné lieu d’en faire une devise, qui a pour mot : Depressa resurgit, pour exprimer que la vertu tire des forces de l’affliction. L’Abbé Picinelli en fait aussi le symbole de la pénitence, avec ce mot : Tabida curat : Elle guérit la corruption.

Acanthe. Terme d’Architecture. Ornement dont on embellit les chapiteaux des colonnes. Acanthina folia. Un chapiteau taillé à feuilles d’Acanthe. Felibien. La feuille d’Acanthe, qui a été le sujet de l’invention du chapiteau Corinthien, a aussi donné le nom à cet ouvrage d’Architecture. Il y en a de deux espèces : la cultivée & l’épineuse ou sauvage. C’est de cette dernière, qui est la moins belle, que se sont servis les Sculpteurs Gothiques, qui l’ont mal imitée. Pour l’Acanthe cultivée, qui est plus refendue, & plus découpée, & assez semblable au persil, elle est la plus parfaite. C’est ainsi qu’elle a été taillée aux chapiteaux Composites des arcs de Titus & de Septime Sévère à Rome, & au Corinthien de la cour du Louvre. Sur les Côtes de Barbarie cette plante sert de haie aux jardins.

Acanthe. s. f. Acantha. C’est, selon quelques Anatomistes, l’avance de derrière des vertèbres, appelée autrement Epine du dos. Spina dorsi. Harris.

Acanthe. s. f. Terme de Mythologie. Nom d’une Nymphe, qui fut aimée d’Apollon. Acanthe. ce Dieu en récompense la changea en la plante nommée Acanthe.

ACAPATHI. s. m. Plante de la nouvelle Espagne, qui porte le poivre long. Elle a son tronc contourné à la façon des sarmens ; & le tronc a des feuilles qui ressemblent à celles du poivre blanc, mais plus longues & aiguës. Son fruit est rond & long ; sa graine n’acquiert jamais une parfaite maturité sur la plante : c’est pourquoi on la cueille dès qu’elle commence à rougir. On la met sécher au soleil, où elle achève de mûrir, & on la seme. On la mange séche, & verte ; & elle donne un bon goût aux viandes. Voyez Poivre. ☞ On lit Acapalti dans le Dictionnaire de Corneille ; mais Acapathi est meilleur.

☞ ACAPULCO. Nom propre d'une ville de l’Amérique septentrionale. Acapulcum. Elle est dans l’Audience de Mexique, à cent lieues environ & au midi de la ville de Mexique, dont elle est comme le port.

☞ La différence du méridien d’Acapulco à celui de Paris, est, selon M. Harris, 7°. 14’. 11’’. occid. ou 85°. 35’. 15’’. Sa latitude 17°. 30’. 5’’. D’autres le mettent à 18°. 4°’. Lat. mérid.

☞ ACARADI. Province de la Nigritie, en Afrique. Acaradia. Elle a au couchant Caunnanah, à l’occident Quahoé, au midi Ningo & Latabi : elle est abondante en fort bon or.

☞ ACARAÏG. Nom propre d'une ville de l’Amérique méridionale. Acaraga. Elle est dans le Paraguay, sur la rivière de Parana. On la nomme autrement la ville de la Nativité.

☞ ACARE. s. m. Mot dérivé du Grec κειρᾷν, couper, & de α privatif, comme qui diroit Animal qu’on ne peut couper à cause de sa petitesse, {{corr|Ciron|Ciron. C’est un petit animal qui a huit pieds, & qui est engendré de l’œuf d’une mouche ordinaire, en laquelle il se change ensuite, conservant toujours une petitesse qui est telle qu’on ne peut l’appercevoir, ou du moins que très-difficilement, sans le secours du microscope. Voyez le Dictionnaire de James.

ACARER. Voyez Accarer.

ACARIÂTRE. adj. m. & f. Qui est d’une humeur farouche, aigre, difficile, opiniâtre, & qu'on ne peut gouverner. Morosus, acerbus, pertinax. Je ne puis traiter avec cet homme-là, c’est un esprit & une humeur acariâtre. C’est une femme acariâtre, qui crie jour & nuit contre son


mari