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comme la première. C’est un bon port qui lui attire beaucoup de commerce.

☞ ABERDORE. s. f. Nom propre de lieu Aberdura. Il y en a deux en Ecosse de ce nom. La premiére qu’on nomme Aberdour, est une petite ville ou bourg du Comté de Buquam, sur la côte, & plus au nord de la vieille Aberdône.

☞ La seconde qu'on nomme aussi, comme l'autre, Aberdone, est un bourg du Comté de Fife, sur le golfe d’Edimbourg, au nord-ouest de cette capitale.

☞ ABERFRAW, ou ABERFAW. s. m. Nom d'un bourg de la principauté de Galles, en Angleterre. Aberfraria, Gadiva. Il est sur la côte occidentale de l’île d’Anglesey. Il étoit autrefois la ville capitale de l’isle, & le lieu de la résidence des rois de la Vénédoxie, qu’on appeloit encore rois d’Aberfraw.

☞ ABERGEVENI, ou ABERGENY. s. m. Bourg de la province de Galles, en Angleterre. Abergevenium, Abergenium. Il est dans le comté de Montmouth, sur la rivière d’Usque, entre Brecknock & Caërlion. Il étoit autrefois habité par les Silures, & s’appeloit Gobanium, d’où Gebeni s’est formé.

ABERHAVRE. Embouchure de rivière ; c’est de-là que vient le mot Havre, du mot Hébreu habar, selon Bochart. Ostia fluvii. Ce mot n’est plus en usage.

☞ ABERISTIWITH. s. m. Nom d'un bourg d’Angleterre, dans la principauté de Galles. Aberflivium. Il est dans le comté de Cardigan, à l’embouchure de la rivière d’Invith.

☞ ABERNÉTHY. s. m. Nom propre d'une ville d’Ecosse. Abernæthum, Abernæthæa, Abrinea. Elle est dans le comté de Straterne, sur la rivière du Tay, un peu au-dessous du confluent de l’Erne. Abernéthy est fort ancien. C’étoit autrefois la capitale du royaume des Pictes. Il a eu un archevêché que le roi Canut fit transférer à saint André.

☞ ABERRATION. s. f. Terme d’Astronomie, qui se dit d’un mouvement en déclinaison, que l’on prétend depuis quelques années avoir trouvé dans les étoiles fixes, différent de celui qui naît du mouvement des étoiles autour des pôles de l’écliptique. M. Bradley, Anglois, est le premier qui l’ait découvert. Il prétend que chaque étoile observée pendant le cours d’une année, semble décrire dans les Cieux une petite ellipse, dont le grand axe est d’environ 40″. La cause de ce mouvement apparent, ou d’aberration, s’il y en a, doit être le mouvement annuel de la terre dans son orbite. J’ai dit, s’il y en a, car quoique M. Roëmer ait aussi crû trouver ce mouvement par les observations qu’il a faites à Stockholm, néanmoins les plus habiles & les plus exacts astronômes, ayant fait en France les mêmes observations sur les mêmes étoiles que Roëmer, ont à la vérité souvent trouvé quelque chose qui sembloit favoriser cette opinion ; mais plus souvent encore, ou pour le moins aussi souvent, ils n’ont trouvé aucune différence dans la situation de ces étoiles pendant le cours d’une année. D’ailleurs, l’orbite annuelle apparente d’une étoile est si petite, qu’il est impossible de déterminer si c’est une ellipse, ou un cercle, ou quelqu’autre courbe. Voyez Bradley dans les Transactions philosophiques, N°. 406, & M. Horrebow dans sa Clavis Astronomiæ, vel Copernicus triumphans. Hawniæ, 1727. Il paroît que ce mouvement d’aberration n'est pas encore bien sûr.

☞ M. Bradley ne prétend pas que ce mouvement apparent des étoiles vienne du mouvement seul de la terre dans son orbite ; mais du mouvement de la terre & du mouvement de la lumière que l’étoile lance, combinés l’un avec l’autre. Ce second mouvement s’appelle aberration de lumière. Ces deux mouvemens combinés ensemble sont ce qu’on appelle aberration des étoiles fixes.

☞ Ce terme signifie donc l’éloignement d’une étoile du lieu effectif où elle est. Les étoiles paroissent faire un circuit en ellipse autour du point qu’elles occupent réellement ; c’est ce qu’on appelle aberration. La parallaxe nous fait voir les astres, où ils ne sont pas, & tous les astronômes y ont égard dans leurs observations & leurs calculs ; mais en outre les étoiles ont encore d’autres aberrations. M. Bradley, qui est le premier, je crois, qui se soit apperçu de l’aberration des étoiles, après avoir conclu qu’elle se


faisoit par le mouvement progressif de la lumière, donna des règles pour trouver l’aberration en ascension droite. En l’année 1737, M. Claitaut présenta un Mémoire à l’Académie des Sciences sur l’aberration des étoiles, où il donne des méthodes plus sûres & plus exactes pour calculer cette aberration, que tout ce qu’avoient dit MM. Bradley & Manfrédy, en comparant le mouvement progressif de la lumière avec le mouvement de la terre. Quoique M. Bradley prétende avoir observé l’aberration dans le lieu des fixes, néanmoins parce que cette théorie n’est pas encore adoptée de tout le monde, nous ne croyons pas qu’il faille trop se hâter de recevoir une découverte qui n’est encore attestée que par un seul auteur, qui ne s’accorde point avec les observations faites par les astronômes François, & qui est fondée sur le mouvement successif de la lumière, dont les plus habiles astronômes doutent encore. Voici cependant la réflexion d’un célèbre astronôme. Si la France a produit dans le dernier siécle les deux plus grandes découvertes de l’astronomie physique, sçavoir, l’accourcissement du Pendule sous l’Equateur, dont Richer s’apperçut en 1672, & la Propagation ou le mouvement successif de la lumière, démontré dans l’Académie des Sciences par Roëmer, l’Angleterre peut bien se flatter aujourd’hui d’avoir annoncé la plus grande découverte de ce dix-huitième siècle. Institutions Astronomiques de M. Le Monnier, p. 94.

☞ ABERTIVI. Voyez Taff.

ABET. Voyez Goza.

ABÉTIR. v. act. Hebetem, stupidum reddere. Rendre un homme stupide & semblable à une bête par de mauvais traitemens. Son fils est tout abêti. Nabuchodonosor fut abêti par un juste jugement de Dieu. Les yvrognes s’abêtissent par l'excès du vin. Les afflictions, la solitude abêtissent les gens. Ce verbe est quelquefois neutre. Hebescere. On dit, Cet enfant abétit tous les jours.

Abêti, ie. part. & adj. Hebes.

☞ ABEX. Contrée de la haute Éthiopie, en Afrique. Abaxia ora. La côte d’Abex s’étend le long de la mer Rouge, qui la borne au levant. Elle a l’Abyssinie & la Nubie au couchant, l’Egypte au nord, & la côte d’Ajan au midi. On la divise en deux parties, la supérieure qui est au nord, & régie par le Béglierbey d’Habeleth ; ses villes principales sont Ercoco & Suaquem. Celle-ci est la capitale & le siége du Gouverneur. L’inférieure est le royaume de Dancala, dont les villes principales sont Dégibelcora & Dégibeldara. La première appartient aux Turcs, & la seconde aux Mores. La côte d’Abex est une partie de l’ancienne Troglodyte.

ABEYANCE. s. f. Abbeyantia, abeyantia. Terme de Droit. Littleton le définit ainsi : Le droit de fée simple est en Abeyance, c’est-à-dire, il est tant seulement en la remembrance, entendement & considération de la ley. Car moi semble que tiel chose & tiel droit que est en divers livres être en Abeyance, est à tant à dire en Latine : Talis res vel tale rectum, quæ vel quod non est in homine ad tunc superstite, sed tantummodo est & consistit in consideratione & intelligentiâ legis, & quod alii dixerunt, talem rem, aut tale rectum fore in nubibus. Edoüard Cok dit que selon les Jurisconsultes, les choses sont en abeyance, Quæ nondum sunt définitæ, aut sententiâ comprobatæ, sed sunt adhuc in expectatione ; c’est, ajoute-t-il, en donnant l’étymologie du mot abeyance, que beer chez les François & les Flamands, signifie, Attendre avec empressement quelque chose. Ce mot abeyance est ancien.

ABH.

☞ ABHAL. s. m. C'est un fruit de couleur rousse, tirant sur le noir, très-connu dans tout l’Orient, qui est à-peu-près de la grosseur de celui du cyprès, & que l’on recueille sur un arbre de l’espéce de ce dernier. On le regarde comme un puissant emménagogue ; l’on s’en sert aussi pour hâter l’expulsion des fœtus qui sont morts dans la matrice. Dict. de Méd.

AB HOC ET AB HAC. Mots empruntés du Latin. On s'en sert en style familier, pour dire, Confusément, sans ordre, sans raison, à tort & à travers. Temerè, inconsideratè, inconsultè. Discourir ab hoc & ab hac.