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Juhhasin, & dans Benjamin de Tudela, aux endroits que j’ai cités. On peut voir encore R. Salon Ben Wirga, la Gémare sur le traité Sanédrin, L. I, fol. 5, 1. Selden, de Synedr. Vet. Hebr. L. II, C. 4. §. 10 & C.7. §. 5. Origène, L. II, des Princip. C. 1. S. Epiphane contre les Ebionites, & le I. Dialogue de Théodoret.

AED.

AËDO. s. f. Fille de Pandare, fut mariée à Zéthus, frere d’Amphyon, dont elle n’eut qu’un fils nommé Ityle.

ÆG.

ÆGÉE. adj. Ægæum mare. C’est le nom ou l’épithète que l’on donne à la partie de la Méditerranée qui a l’Anatolie à l’orient ; la Macédoine, la Thessalie, l’Achaïe, le Péloponèse à l’occident ; la Romanie au nord, & l’île de Candie au midi. On la nomme communément Archipel. Les Grec, suivant le témoignage de Léunclavius, l’appellent Acdeniz ; c’est-à-dire, Mer Blanche, pour l’opposer au Pont Euxin, qu’ils appellent Garadeniz ; c’est-à-dire, Mer Noire.

On apporte plusieurs étymologies du mot Ægée. Les fables disent que Thésée, fils d’Ægée, revenant vainqueur du Minotaure, n’ayant point pensé à faire changer les voiles noires de son navire, son pere le crut mort, & de douleur se précipita dans la mer, & lui donna son nom. D’autres le tirent d’Ægéon, un des Géans qui firent la guerre à Jupiter ; & d’autres d’une Ægéa Reine des Amazones. Le Scholiaste d’Apollonius prétend que cette mer a pris son nom d’une petite île voisine de l’Eubée ou Negrepont, & qui s’appeloit Ægæ. Le même rapporte un autre sentiment qui le dérivoit de Cariste, ville de l’Eubée, qui s’appeloit Ægæa. Strabon, dans son 8e Livre, rapporte l’origine de ce nom à une ville de l’Eubée qui se nommoit Æga, et dans son 13e Livre, d’un Promontoire de l’Æolide nommé Æga. Pline, L. IV. C. 11. à un rocher nommé Æge, qui est entre Ténédos & Scio. D’autres disent qu’Ægée est un surnom de Neptune, qu’on a donné à cette mer. D’autres le font venir de je ne sais quelle chèvre qu’ils surnomment Percania. D’autres disent, qu’on l’a donné à cette mer, parce qu’elle s’agite, qu’elle bondit comme une chèvre. Festus assure que ce nom vient du grand nombre d’îles dont cette mer est pleine, & qui de loin paroissent comme des chèvres. Enfin, il en est qui conjecturent que les Phéniciens ont appelé cette mer עז az, forte, violente, à cause des tempêtes auxquelles elle est exposée, & que les Grecs confondant עז az, fort, avec עז ez qui veut dire une chèvre, lui donnèrent le nom de Mer Ægée, qui en Grec signifie, Mer de la chèvre, de ἂιξ, ἀιγος. C’est le sentiment du savant Bochart dans son Phaleg. L. 1. C. 13.

Ainsi la mer Ægée au fond de ses abîmes,
Ou d’Erix, ou d’Athos, engloutiroit les cimes. Breb.

ÆGIALE. s. f. Une des trois Grâces.

ÆEGILOPS, ou ANGILOPS, ou ANCHYLOPS. s. m. Ægilops. Terme de Médecine. C’est une tumeur ou enflure dans le grand angle de l’œil à la racine du nez, accompagné d’inflammation, ou sans inflammation. Harris. Ce mot est Grec, ἀιγιλὼψ. Cette tumeur naît entre le grand canthus & l’os du nez. Cette espèce d’abcès s’appelle Ægilops, c’est à-dire, Œil de chèvre, de ἂιξ, ἀιγος, chèvre, & de απτομαι, je vois ; parce que les chèvres sont fort sujètes à cette maladie. Si on néglige l’ægilops, il se crève, & dégénère en une fistule qui pénètre jusqu’à l’os. Æginéte appelle cette tumeur Anchilops avant qu’elle se change en ulcère ; & Ægilops quand l’ulcère est fait, & quand elle dégénère en fistule : les autres la nomment toujours Ægilops avant & après son changement. Quoique l’ægilops se change souvent en fistule, il n’est pas proprement une fistule, & il n’en est pas toujours suivi. Si l’ægilops est accompagné d’inflammation, il a pour cause l’abondance du sang, que la trop grande plénitude fait regorger sur le grand coin de l’œil : s’il est sans inflammation, il procède des humeurs corrompues qui se déchargent sur cette partie, & le plus souvent d’une humeur pituiteuse, crasse & visqueuse. Degori. C’est


à ceux qui ont fait ce mot, à nous apprendre son rapport à la fistule lacrymale. Voyez Fistule, & Saint Yves, Traité des Maladies des yeux, L. I. Ch. 2.

ÆGIPAN. f. m. Ægipan. Ce mot vient de Pan, nom d’un Dieu champêtre, & ἂιξ, ἀιγος, chèvre. Les Poëtes ont donné ce nom au Dieu Pan, parce qu’ils supposoient que ce Dieu étoit moitié chèvre ; qu’il en avoit les cornes, la queue, les pieds, & même tout le bas du corps depuis la ceinture.

Les anciens ont encore appelé Ægipans, des monstres dont Méla parle, L. I. C. 8. Pline & Solin en parlent aussi, & les placent en Lybie ; celui-là, L. V. C. 8. & celui-ci, C. 34. Saumaise, dans ses Notes sur Solin, a prétendu que l’Ægipan, étoit ce que les Romains appeloient Sylvanus. Vossius le réfute dans ses Notes sur l’endroit de Mélà que j’ai cité. Car 1°, dit-il, Saumaise ne se fonde que sur les petits parallèles attribués à Plutarque ; mais il est certain que ce Livre n’est point de cet Auteur, & qu’il est indigne de lui, aussi-bien que celui qui est intitulé, De fluminibus, qui sont tous deux de la même plume. 2° Les Ægipans n’avoient point un visage d’homme comme les Sylvains, mais un museau de chèvre : ils avoient même toute la partie supérieure du corps d’une chèvre : outre cela on les peignoit avec une queue de poisson. Ainsi le monstre qu’on voit par les médailles d’Auguste, & que nos Antiquaires appellent Capricorne, est la vraie figure d’un Ægipan ; & en effet Théon, sur Aratus, dit, que le Capricorne est la figure d’un Ægipan. Hyginus, & le Scholiaste de Germanicus disent la même chose. On voit aussi souvent des Ægipans dans les anciens monumens des Égyptiens.

ÆGLÉ. s. f. Une des Grâces.

ÆGLÉ. La plus belle des Naïades, dit Virgile.

ÆGOBOLE. s. m. Terme de Mythologie, Ægobolus. Surnom que les Potniens donnerent à Bacchus, parce qu’au lieu d’un jeune homme bien fait qu’ils immoloient à ce Dieu par le conseil d’Apollon, il leur déclara lui-même qu’il suffisoit dans la suite de lui sacrifier une chèvre, & qu’il n’en vouloit pas davantage. Ce mot vient de αἴξ, αἰγός, chèvre, & Βούλομαι, Je veux.

ÆGOCEROS. s. m. Capricornus. Capricorne. De αἴξ, αἰγός, chèvre, & ϰέρας, corne.

ÆGYPTIAC. adj. m. Terme de Pharmacie. Pharmacum Ægyptiacum. C’est une espèce d’onguent détersif décrit par Mésué, ainsi nommé, à cause qu’il est d’une couleur obscure comme les Egyptiens. Il est composé de vert-de-gris, de vinaigre & de miel, & sert à consumer les chairs pourries.

ÆGOPHAGE. adj. s. Terme de Mythologie. Surnom de Junon, parce qu’on lui sacrifioit des chèvres. De αἴξ chèvre, & φάγω je mange.

ÆL.

ÆLAM. Voyez Élam.

ÆLATH. Voyez Aila.

ÆLIE, ou ÆLIA. Nom que l’Empereur Adrien, qui s’appeloit Ælius Hadrianus, donna à Jérusalem. Voyez Jérusalem.

ÆLIEN, ENNE. s. & ad. Arien. Ælianus, a, um. On a donné dans l’antiquité ce nom aux Ariens. Voyez Arien.

AËLLO. s. f. Une des trois Harpies, fille de Thaumas & d’Electra, selon Hésiode.

ÆM.

ÆM, AM, AME. s. m. Cette mesure pour les liquides, qui est en usage presque par toute l’Allemagne, n’est pourtant pas la même que celle d’Amsterdam, quoiqu’elle en porte presque le nom ; & elle n’est pas même semblable dans toutes les villes d’Allemagne. L’ame communément est de 20 vertels, ou 80 masses. A Heydelberg elle est de 12 vertels, & le vertel de 4 masses, ce qui réduit l’ame à 48 masses. Et dans le Wirtemberg l’ame est de 16 yunes, & l’yune de 10 masses ; ce qui fait monter l’ame à 160 masses. L’æm est de 4 ankers, l’anker de 2 stekans, ou de 32 mingles ou mingéles, & le mingle revient à deux pintes mesure de l’aris. L’æm revient à 250 ou 260 pintes de Paris.

AËMERE. adj. C’est un terme de Martyrologe, qui


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