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ACE ACH. — ACH


faites en forme de coupe ou de godet : ce qu’on ne remarque pas dans les femelles des autres animaux, non plus que dans la femme.

Acétabule, se dit encore des vases ou mamelons creux qui sont le long des pieds des polypes & des nautilles, par lesquels il sucent l’air & l’eau, & les rejettent ensuite.

Acétabule, signifie encore une certaine mesure dont les Apothicaires se servent pour les choses liquides. Voyez Cotyle, Cotylédon. C’est une mesure des anciens qui contenoit un cyathe & demi, comme Agricola le prouve dans son L. I. des mesures Rom. par ces deux vers de Fannius, qui, en parlant du cyathus, dit qu’il pese dix drachmes, & que l’oxybaphe, ou acétabule en contient 15.

Bis guinque hunc faciunt drachmæ, si appendere tentes,
Oxybaphus fiet si quinque addantur ad illas.

Pinet, dans un Traité des poids & des mesures qu’il a mis au commencement de sa traduction de Pline, dit que l’acétabule d’huile pese deux onces & deux scrupules ; l’acétabule de vin deux onces deux drachmes & demie, un grain & le tiers d’un grain ; l’acétabule de miel trois onces, trois drachmes, un scrupule & deux siliques.

Acétabule, étoit encore un petit vase, dans lequel on mettoit des choses propres à assaisonner, & que l’on servoit sur la table, comme on sert aujourd’hui une salière, un vinaigrier, &c.

Agricola, dans son Traité des mesures Rom. L. I. croit que c’est de-là que ce nom s’est formé ; que ce vase étant destiné principalement à servir du vinaigre, d’acetum, vinaigre, on a fait acetabulum, & qu’ensuite, à cause de la ressemblance, on l’a transporté à la mesure. C’est pour la même raison que les Grecs l’appeloient ὀξύβαφος.

ACETABULUM. s. m. Sorte de Plante, appelée autrement Umbilicus veneris. Il y en a de deux sortes : l’un dont les feuilles sont creuses, & tournées comme un acétabule, ou une coupe. L’autre jette une tige menue, & produit des fleurs semblables à celles de millepertuis. Cette plante a les feuilles larges & fort épaisses. Sa graine, qui est un peu grosse, a les mêmes propriétés que la joubarbe.

Acetabulum. s. m. Plante qui croît au fond de la mer, & qui a assez la figure d’un champignon, puisqu’elle est composée d’un pédicule mince & terminé par un chapiteau formé en bassin de balance. Cette plante est diurétique, & se trouve dans la mer Méditerranée, & dans les étangs salés, qui sont près de Montpellier. Quoique Cotylédon & Acetabulum, soient deux noms qui ont la même signification, ils ne se donnent pas néanmoins à la même espèce de plantes. Celle qu’on appelle Cotylédon, est même une plante terrestre.

☞ ACETÈS. s. m. Etoit un des compagnons de Bacchus, c’est-à-dire, un des partisans de son culte.

ACETEUSE. s. f. Oxalis. C’est un nom que l’on a donné quelquefois à l’oseille, à cause de son goût aigret, & qui est pris du nom Latin Acetum, qui signifie Vinaigre.

ACETUM. Mot Latin, qui signifie Vinaigre, & qui vient d’aceo, je suis aigre. Tout Latin qu’il est, on l’emploie quelquefois dans la Chimie.

Acetum Alcalisé, Alcalisatum. Terme de Chimie. C’est du vinaigre distillé, auquel on a mêlé quelque sel volatil, ou alkali. Harris.

Acetum Radicatum. Terme de Chimie. Ce sont les parties les plus fines & les plus aigues du vinaigre, quand le flegme en a été tiré. Harr.

Acetum Philosophorum, ou Vinaigre des Philosophes : terme de Chimie. Quelques Chimistes donnent ce nom à une liqueur aigre qui se fait en faisant dissoudre un peu de beurre, ou liqueur glaciale d’antimoine, dans beaucoup d’eau. Harr.

ACH.

☞ ACH, dans la terminaison des noms Géographiques Allemands, vient du mot Aquæ, & signifie que les lieux dont le nom a cette syllabe finale, sont au bord de l’eau, comme Ach, ou Achen, Aquisgranum. Rufach, Aquæ


rubeæ. Biberach, Crentzenach, Rotach, & quantité d’autres.

☞ ACHA, ou ACHZA. s. f. Nom propre d’une rivière d’Allemagne. Acha, Achzo. Du Tirol & de l’évêché de Salzbourg elle passe dans le lac de Chiemsée en Bavière, & se jette dans l’Inn, un peu au-dessus de l’embouchure de la rivière de Saltz.

Acha est encore une petite rivière du Duché de Bavière. Acha. Elle coule à l’orient du Lech, & se décharge dans le Danube, presque vis-à-vis de Neubourg.

☞ Il y a une troisième Acha à l’orient de la seconde, & qui se mêle au Danube au-dessus d’Ingolstad.

☞ ACHACHICA. Nom propre d’une petite ville de l’Amérique septentrionale. Achachica. Elle est dans la province de Mexique, vers les confins de Tlascola & de Panuco. Les mines d’Achachica sont des mines d’argent, qui rendent cette ville considérable.

☞ ACHAD. s. f. Nom propre d’une des villes que Nemrod bâtit. Achad. On n’en sçait point la situation, & c’est sans fondement que quelques Géographes la placent au confluent de l’Euphrate & du Tigre. Gen. X. 10.

ACHAÏE. s. f. Achaia, Hellas. C’est le nom d’une ancienne province de Grèce, entre l’Epire, la Thessalie, la mer Ægée, & le Péloponèse. On l’appelle aujourd’hui Livadie. On prétend que son nom lui vient d’ἀπὸ τοὺς ἄχους qui signifie douleur, parce qu’elle étoit sujète, dit-on, à de grandes inondations. Si cela est, ne seroit-il pas plus naturel de tirer son nom de אחו, achou, qui signifie un lieu humide, marécageux, plein de roseaux ? Cadmus & ses Phéniciens lui avoient donné ce nom. Mais d’autres prétendent que ce pays a été ainsi nommé d’Achéus, fils de Xurhus, fils d’Hellen, & petit-fils de Deucalion, qui chassé de Thessalie s’empara du Péloponèse, et eut de Creüse fille d’Erectée, Roi d’Athènes, Achéus & Ion, dont l’un fut chef des Achéens, & l’autre des Ioniens. On a encore appelé Achaïe proprement dite, une province du Péloponèse, qu’on nomme aujourd’hui Duché de Clarence. On donne aussi quelquefois ce nom à tout le Péloponèse. Les prêtres d’Achaïe, témoins du martyre de S. André, en ont écrit les Actes que nous avons encore ; mais que le Pape Gélase mit au nombre des livres apocryphes. Baronius & Bellarmin les soûtiennent avec beaucoup d’autres. D’autres les regardent comme supposés avec Messieurs Tillemont & Dupin.

ACHAÏENS, ou ACHÉENS, ACHÉES. Ainsi qu’écrit M. Corneille. Achæi. Peuples de l’Achaïe, & généralement les Grecs, qui sont souvent ainsi nommés dans les Poëtes. M. Tourreil écrit & dit Achaïens dans sa Table, & Achéens dans sa Préface sur sa traduction des Oraisons de Démosthène. Les habitans du Péloponèse, jusqu’aux Héraclides, se divisoient proprement en Achéens & en Ioniens. Les premiers possédoient les terres que les Héraclides assignerent aux Doriens, & aux autres peuples qui les avoient accompagnés. » Ceux des Achéens qui descendoient d’Æolus, & que l’on chassa de Lacédémone, se retirèrent d’abord en Thrace sous le commandement de Penthile, & après la mort allerent s’établir dans le canton de l’Asie mineure, qu’ils appelèrent Æolide. Quant aux Achéens de Mycènes, comme ils se voyoient contraints par les Héraclides d’abandonner leur pays, ils s’emparèrent de celui des Ioniens. Tourr. Polybe a écrit assez amplement de la République des Achéens, dans le prélude de son Histoire. Un Hollandois, nommé Martin Schockius, a fait un Traité Latin de la République des Achéens & des Veïens, dans lequel, parce que le gouvernement des 'Achéens a toujours été un des plus estimés de la Grèce, il affecte de lui comparer celui des Provinces-Unies.

☞ ACHAÏQUE. adj. m. & f. Achaicus, a. Qui appartient, qui a rapport à l’Achaïe. L. Mummius, qui détruisit Corinthe l’an de Rome 607, fut surnommé l’Achaïque, parce qu’il soumit l’Achaïe.

ACHAÏSONNER. v. act. Prendre occasion d’exiger injustement de quelqu’un la chose qui lui appartient, le vexer, l’inquiéter. Rag. Vexare, iniquam exigendi occasionem captare.

ACHALANDER. v. act. Attirer les chalands, accréditer, mettre une boutique, ou une maison, en réputation d’avoir de bonne marchandise, & à bon prix. Emptores al-


licere,