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292 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

de ses œuvres. A cette époque aussi, il donna plusieurs études sur un sujet qui devait rester son thème favori

— les anciens dramaturges anglais. Ces travaux ne l’enrichissaient guère, mais il était courageux et plein de confiance. En 1843, il entreprit avec un ami de lancer un nouveau magazine. TJie Pioneer, qui eut trois numéros plus orthodoxes encore que The Dial, et laissa ses directeurs embarrassés de dettes. Lowell souffrit alors de sérieux troubles visuels, qu’il supporta vaillamment, et cette même année, il publia un volume de Poems qui fut fort remarqué et dénotait un talent plus mûr, encore qu’influencé par Keats.

Peu avant son mariage, Lowell avait terminé son premier livre de prose, Conversations on Some of the Old Poets (1845)_, œuvre imparfaite encore mais pleine d’idéalisme et de promesses. Evitant le mélange de sentiment et de sentimentalité de son temps, l’auteur sut exprimer avec poésie et clarté ce patriotisme dont il ne se départit pas et qui devait lui valoir le respect de ses concitoyens. Ensuite, il collalîora à un journal anti-esclavagiste de Philadelphie, et il écrivit aussi de nombreux poèmes et articles, surtout pour le Broad^vay Journal, que dirigeaient son ami Briggs et Edgar Poe. La création d’un nouvel organe, le Standard, lui fournit l’occasion de commenter la politique courante, en des articles qui furent un exercice excellent pour son œuvre future de diplomate et d’homme politique indépendant. Bien plus importants pour sa réputation furent les incomparables Biglow Papers, qui commencèrent à paraître dans le Boston Courier du 17 juin 1846. Dans l’intervalle, le jeune couple, revenu à Cambridge, avait repris sa résidence d’Elnnvood, où la vie leur était devenue plus facile à la suite d’un petit héritage. Une fille naquit, à la