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210 LA PElîIODE LOCALE (183Û-1865)

collaboraient pour l’amour de la cause ; même, il survint des défections dans le clan transcendantaliste. Alcott trouvait les articles incolores et conventionnels, alors que la plupart des gens les trouvaient idiots et insensés, surtout quand y prenaient place les Orphie Sayings dWlcott. Toujours est-il que les transcendantalistes — Emerson, Parker, le peintre poète Cranch, Thoreau, Margaret Fuller elle-même et nombre de moindres écrivains — consacrèrent généreusement leur temps et leur travail à cette publication, qui se fit un petit nombre de chauds partisans en Amérique et en Angleterre. Même si elle n’avait rien fait de plus que d’encourager le génie de Thoreau, son existence n’aurait pas été inutile. Mais elle fit beaucoup mieux. Elle stimula Margaret Fuller et peut-être Emerson ; elle nous a conservé quelques bons essais et poèmes qui autrement n’auraient pas été publiés ; elle fut, pour beaucoup, une occasion de reconnaître que le Jranscendantalisme n’était pas aussi ridicule qu’on le pensait, et, ce qui est le plus important, elle donna un nouvel essor et, à certains égards, une nouvelle direction à l’énergie littéraire des Etats-Unis, particulièrement en Nouvelle-Angleterre.

Quand elle eut quitté The Dial, cessé ses visites h la tt Brook Farm », et renoncé à ses conversations — autrement dit, quand elle fut sortie du cercle transcendantaliste — Margaret entra dans la phase de beaucoup la plus intéressante de sa carrière. De juin à septembre 1843, elle parcourut ce qui était alors le « Far West » de rillinois et du Wisconsin, sans paraître avoir été troublée par la rudesse d’une civilisation encore toute récente. Ses expériences sont relatées dans le Summer on the Lakes, petite brochure de valeur inégale, écrite un peu en amateur, mais plus intéressante que ne le