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PIERRE QUI ROULE

d’admirer les splendeurs de la flore tropicale. Six jours d’escale à la Havane permirent à Quéquienne d’utiliser son vocabulaire espagnol. Après une autre escale d’une journée passée à Progresso, à l’extrémité est du Yucatan, l’Angola traversa le golfe du Mexique et déposa ses passagers à Vera Cruz.

Après avoir visité cette ville, nos voyageurs prirent la voie ferrée qui devait, sur un parcours de 200 milles, les faire grimper à une altitude de 8,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Ils s’arrêtèrent à Orizaba pour visiter cette ville et les environs, et purent voir de loin la route militaire ouverte par les troupes françaises sur les contreforts du mont Orizaba.

Avant d’arriver à Vera Cruz, ils avaient déjà vu ce géant dresser son pic neigeux à 18,000 pieds au-dessus du niveau de la mer, et ils avaient d’abord pris ce sommet pour un nuage argenté. Il y a dans le monde peu de routes aussi pittoresques que celle qui conduit de Vera Cruz à Mexico. Le lendemain, ils arrivaient à cette dernière ville après avoir diminué de quelques centaines de pieds le maximum d’altitude que la voie ferrée leur avait fait atteindre.

Mexico n’est qu’à sept mille et quelque cents pieds au-dessus du niveau de la mer, mais on y voit parfaitement, dans le lointain, deux sommets qui ne sont pas à dédaigner. Ce sont le Popocatepet, dont les soufrières s’étalent à 17,000 pieds, d’altitude, et l’Ixtaccihuatl ou la Femme Couchée qui repose sur un lit 16,000 pieds de hauteur. Au bout de quelques jours, nos voyageurs partaient pour l’Isthme de Téhuantepec.

Ils furent reçus pendant plusieurs jours, à Ubéro, sur l’une des plantations dont Quéquienne était actionnaire. Le lendemain, en compagnie du gérant, Quéquienne allait à Tolosa visiter l’autre plantation. Le tout avait une assez belle apparence ; mais le résultat