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Traité de Versailles
(1919)

Le 7 mai 1919, à 3 heures précises, a lieu la cérémonie mémorable de la remise du traité de paix aux plénipotentiaires allemands.

L’entrée des délégués allemands se fait au milieu d’une émotion générale et d’un silence impressionnant.

M. de Brockdorff-Rantzau, dont la pâleur est visible, s’incline puis s’assied ainsi que ses collègues.

M. Georges Clemenceau déclare alors la séance ouverte et, d’une voix ferme, nette, tranchante, il prononce le discours suivant :


« Messieurs les plénipotentiaires allemands, ce n’est ici ni le temps, ni le lieu de prononcer des paroles superflues ; vous avez devant vous les plénipotentiaires accrédités des petites et grandes puissances unies pour accepter la guerre la plus dure qui leur a été imposée cruellement.

« L’heure est venue du lourd règlement de compte.

« Vous nous avez demandé la paix, nous sommes à votre disposition pour vous l’accorder.

« Vous allez recevoir le livre qui contient nos conditions de paix ; vous aurez toutes facilités pour les examiner à loisir, sans parler de la procédure de courtoisie familière à tous les peuples civilisés.

« Vous nous trouverez empressés à vous seconder dans votre tâche, mais cette deuxième paix de Versailles a été trop chèrement achetée pour que nous n’ayons pas le droit d’exiger par tous les moyens en notre puissance, les légitimes satisfactions qui nous sont dues. »


Ce discours est aussitôt traduit en allemand et en anglais par les interprètes.