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TRAITÉ DE VERSAILLES (1919)

et l’Allemagne, concernant l’occupation des pays rhénans, et le traité entre la France, les États-Unis d’Amérique, l’Empire britannique, l’Italie, le Japon et la Pologne ; 2o en mon nom et au nom de MM. S. Pichon, ministre des Affaires étrangères, et Georges Leygues, ministre de la Marine, un projet de loi portant approbation des traités conclus à Versailles, le 28 juin 1919 entre la France et les États-Unis d’Amérique et entre la France et la Grande-Bretagne, concernant l’aide à donner à la France en cas d’agression allemande non justifiée.

M. Jean Bon. — Ce devrait être un message du Président de la République, aux termes de l’article 8 de la Constitution.

Le Président. — On n’interrompt pas une lecture comme celle-là !

Le président du Conseil, ministre de la Guerre. — « Pour les conditions du traité lui-même et l’esprit qui l’inspira, je n’ai garde de devancer la discussion qui doit ici s’établir. À l’heure, cependant, où va se clore le plus grand drame de l’Histoire, quand nous sommes encore frémissants des suprêmes devoirs magnifiquement accomplis, le premier élan de nos âmes doit être d’espérance française autant qu’humanitaire. Idéal de France, idéal d’humanité même, nous pouvons, nous devons, publiquement, attester la commune pensée sous le regard des grands ancêtres dont notre fierté est de continuer la patrie. (Longs applaudissements à gauche, au centre et à droite.)

« Quelle joie sans limites quand, du haut de cette tribune, peut enfin tomber cette parole définitive ; par la France et par ses alliés, l’œuvre de salut qui mit le monde en péril de mort est désormais accomplie. (Applaudissements prolongés.)

« À la seule condition que nous demeurions présents au devoir, le vieil esprit de domination guerrière peut être à jamais terrassé. Le jour est venu où la force et le droit, redoutablement séparés, doivent se rejoindre, pour la paix des peuples au labeur. Que l’humanité se lève pour vivre toute sa vie. (Nouveaux applaudissements.)


La paix extérieure.


« Cette paix, nous voulons l’achever, comme nous avons voulu poursuivre la guerre, d’une volonté que rien ne doit faire fléchir. Cette paix, nous la ferons, comme nous avons fait la guerre, sans faiblesse comme sans orgueil théâtral, avec la résolution infrangible de rester dignes des grands morts qui ont voulu le prolongement de la France en ses vertus historiques toujours plus loin, toujours plus haut.