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TRAITÉ DE VERSAILLES (1919)

sommes seuls sans nos alliés, nous ne sommes pas cependant sans protection. Nous avons un allié que vous nous avez donné vous-mêmes : c’est le droit qui nous est garanti par le traité sur les principes de la paix.

« Les gouvernements alliés et associés ont, entre le 5 octobre et le 5 novembre 1918, renoncé à une paix de violence et mis la paix de justice sur leur bannière, le 5 octobre 1918.

« Le Gouvernement allemand proposa d’accepter les principes du président des États-Unis comme base de la paix, le 5 novembre 1918. M. le secrétaire d’État Lansing déclara que les gouvernements alliés et associés étaient d’accord sur cette base, avec deux exceptions.

« Il y a parmi ces principes quelques-uns d’entre eux qui nous demandent des sacrifices graves au point de vue national et économique, mais les droits fondamentaux sacrés de tous les peuples sont protégés par ce traité ; la conscience du monde est derrière lui. Pas une nation ne pourra le violer impunément. Vous nous trouverez prêts à examiner la paix préliminaire que vous nous proposez avec l’intention de reconstituer avec vous ce qui a été détruit, de réparer en premier lieu le tort fait à la Belgique et de montrer au monde une ère de nouveau progrès politique et social.

« Étant donné qu’il y a une trop grande foule de problèmes posés par le but commun, nous devrions bientôt faire discuter les points principaux par des commissions spéciales d’experts sur la base du projet que vous nous avez exposé.

« À cette occasion, nous aurons pour objectif principal de reconstituer la force humaine des peuples par la protection internationale de la vie et de la liberté de la classe ouvrière, puis nous aurons à reconstituer le territoire de la Belgique et de la France du Nord occupée par nous. Nous en avons pris l’engagement solennel. Nous sommes décidés à l’exécuter dans l’étendue que nous avons convenue entre nous pour cette tâche. Nous sommes forcés de recourir à la collaboration de nos adversaires. Nous ne pourrons pas achever cette œuvre sans la participation politique et financière de nos adversaires. Vous ne pouvez pas plus l’accomplir sans nous que nous sans vous.

« L’Europe a compris que cette reconstitution devait se faire avec le plus de chances de succès et le moins de frais possible. Elle ne peut se faire que par une entente commerciale suivant la meilleure méthode ; la pire méthode serait de continuer à faire faire le travail par les prisonniers de guerre allemands.

« Certes, ce travail est bon marché, mais il coûte très cher au monde ; aussi le peuple allemand serait-il rempli de haine