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rable, puisqu’immédiatement au dessous de celle-ci, elle mesurait 4 mètres 70 centimètres ; enfin, au dessous de la couche argileuse, elle devait l’être encore davantage, la troisième faisant, comme les précédentes, une saillie ou gradin analogue, comme on peut le voir dans la fig. 2 de la pl XIII, en même temps que le mur qui s’élevait au dessus était en talus.

C’est toute cette partie qui doit être considérée comme gallo-romaine. Quant à celle qui supérieurement faisait suite, elle pourrait bien avoir été postérieure et une imitation grossière du mode de construction de cette même époque, quoique la quantité prédominante des briques, leur disposition, la qualité du ciment au dessus de ces assises granitiques, et le plus de soin dans le mode d’exécution de cette construction en opus spicatum, dans toute cette première portion, me fassent pencher davantage pour la même origine, au moins pour toute la partie qui s’étendait jusqu’à la sixième assise, à partir des premiers blocs de granit.

Si l’on considère, en outre, qu’au temps de l’occupation romaine, le fond du lit de la Vilaine était à 2 mètres 10 centimètres (6 pieds 3 pouces 6 lignes) au-dessous de celui actuel dans ce point, et que déjà la partie de la muraille gallo-romaine, à découvert est, à partir de la sixième assise, de plus de 5 mètres 24 centimètres plus haute que le niveau des sables romains, on concevra quelle élévation elle devait avoir alors, et et que ces blocs carrés de granit n’en sont qu’une partie encore, élevée d’au moins 2 mètres 10 centimètres, ou plus, au-dessus de la première assise de fondation.

Ce qui semblerait confirmer, du reste, cette assertion, c’est l’existence de la construction en ciment et en briques, derrière et surtout au-dessus de ceux-ci, sur laquelle on rebâtit plus tard dans le même style, mais d’une manière plus grossière[1], comme on peut le voir dans la fig. 1 de

  1. Au ve siècle, lors des invasions des Barbares, après la domination des Romains, c’est-à-dire dans les vie, viie, viiie, ixe siècles et les suivans, on se servit des forteresses que ces derniers avaient établies et on en construisit peu de nouvelles.
    Les édifices militaires élevés au vie siècle et au suivant ne consistèrent, pour la plupart, que dans quelques réparations faites, aux enceintes ou murailles de presque toutes les villes, par les soins des comtes ou des évêques qui les gouvernaient et les habitaient.
    L’influence romaine se continuait dans les arts, les mœurs et les institutions des