Page:Toulmouche - Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes.djvu/212

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
206

sur lequel, du côté de la ville, le couvent des religieuses du Calvaire et l’hôtel de Claie avaient appuyé quelques-uns de leurs bâtimens et leurs terrasses, tandis qu’en dehors, on y avait laissé attacher une quantité de barraques, parce qu’il était devenu tout à fait inutile lors de la construction de la seconde enceinte[1], a encore 6 mètres 42 centimètres à 88 de hauteur, depuis la deuxième assise des blocs de granite, et 8 mètres 98 centimètres au dessus des sables de l’époque romaine. La coupe qu’on y a faite dans ce sens, et que j’ai représentée fig. 1 de la pl. XIII, permet facilement d’en suivre et d’en étudier le mode de construction. Sa base, en effet, est constituée par des assises (1 Fig. 1 de la même pl.) de grands blocs carrés et parfois parallélépipèdes, en granite et en calcaire très-dur, ayant au delà d’un mètre de longueur sur 62 centimètres et le plus souvent 80 centimètres d’épaisseur, offrant vers leurs extrémités des mortaises à peu près carrées, dans lesquelles étaient probablement tenus des tenons ou liens[2]. L’épaisseur et le nombre de ces assises


    des Juifs commençait vis-à-vis la maison de M. Fablet, un peu avant la tour d’Apigné, et continuait jusqu’au point qui était occupé par le vieux moulin de la Poissonnerie.

  1. Ce ne fut qu’après que Louis le Débonnaire eut, en 814, nommé, comme son lieutenant en Bretagne, Nominoé, et que ce dernier eût relevé les murailles de l’ancienne ville gallo-romaine ruinées et rasées par lui, et qu’il se fut révolté centre son fils Charles le Chauve qui lui succéda, que ce dernier se décida à marcher contre lui une première fois, en 842, où il fut repoussé et vaincu ; et une seconde, en 845, où son adversaire vint au-devant de lui, et lui livra la fameuse bataille de Ballon dans le Maine ; qu’enfin en 849, comme je l’ai déjà fait connaître, il entra dans Rennes, et plus tard, en 851, il en rasa les murs.
    Malgré que Geoffroy le bâtard, fils d’Alain, et comte de Rennes, les eût relevés et un peu augmentés, la ville n’en tomba pas moins au pouvoir d’Alain Fergent. Ce dernier, en reconstruisant de nouveau en partie ces remparts, forma, en 1084, une nouvelle enceinte à l’est de la première, qui devait enfermer dans le cordon de murs crénelés et de tours qu’il se proposait d’élever, le Champ-Jacquet et l’abbaye de Saint-Georges. Mais commencée par lui, elle ne put empêcher Henri ii d’Angleterre de prendre Rennes en 1183, et de mettre la ville à feu et à sang. En 1237, Pierre de Dreux fit creuser autour de celle-ci de nouveaux fossés, dits fossés Gohier, qui l’étendaient d’un côté jusqu’aux moulins du Bourg-l’Evéque, et de l’autre jusqu’au puits en fontaine de Beaumont.
    Cette seconde enceinte ne fut exécutée qu’au xive siècle par Jean v, et à peu près terminée par lui qu’en 1443 ou plutôt qu’en 1458, tous François ii.
  2. Il est constant, dit M. de Caumont, que toutes les villes gallo-romaines ont été