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à la porte Chastelière (12 de la pl. XV). Tout ce côté de l’enceinte devait être protégé par un vaste et profond fossé indiqué par un pointillé dans la pl. XIV, et rempli d’eau provenant soit de pluie, soit de ruisseaux, retenue par des moineaux, soit enfin de la Vilaine elle-même, ce qui est moins probable.

Depuis la porte Chastelière, la muraille se portait au Nord-Ouest, comme on peut encore le vérifier parfaitement au côté Nord de la cour de l’hôtel la Rivière, puis elle décrivit une courbe qui contournait une motte ou château (10 de la pl. XV) qui devait se trouver dans le terrain occupé actuellement par le même hôtel et les maisons voisines. Alors elle changeait de direction, descendait le long du côté Sud des Lices, en se dirigeant vers le Sud-Ouest, à peu près derrière les Messageries actuelles, où l’on avait élevé la tour Saint-Morand (8 de la pl. XV).

De là elle continuait, ensuivant la même ligne, jusqu’à la porte Mordelaise. Dans tout ce côté de l’enceinte, un large et profond fossé faisait suite à celui dont je viens de parler, entourait la porte Mordelaise et venait rejoindre la petite rivière d’Ille qui défendait, comme l’on sait, toute la partie de l’oppidum regardant le couchant. L’eau qui le remplissait lui était peut-être en partie empruntée, ou provenait de sources des terrains supérieurs et était retenue à l’aide de moineaux ou de certains barrages. De cette sorte, la ville gallo-romaine se trouvait entourée de tous côtés, savoir, d’une part, par les rivières d’Ille et de Vilaine, et, de l’autre, par des fossés infranchissables, qu’ils continssent de l’eau, ou qu’ils ne tirassent leur efficacité protectrice que de leur profondeur et de leur largeur.

On peut encore voir debout et aboutissant au nouveau percé (rue des Trois-Journées), un fragment de la muraille bien plus moderne, qui fut élevée sur la base de l’ancien mur gallo-romain, comme M. de Penhouet put s’en assurer, lorsqu’on poussa les travaux à une certaine profondeur, pour la construction de maisons voisines et pour l’établissement de la nou-


    lequel on a bâti, depuis, les maisons du côté Est de la rue Rallier, et toute celles qui forment le pâté ou grand carré borné par les rues de Toulouse, de Châteaurenault, de Clisson, de Duguesclin et par le côté Nord de la petite place Saint-Sauveur.
    Le grand bout de Cohue répondait à l’extrémité Nord de cette dernière et à l’emplacement occupé par les maisons constituant tout le côté Est de la rue de Clisson.