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des sables de l’époque romaine, il est rationel[sic] de penser qu’elle doit avoir encore de 2 à 3 mètres de hauteur avant de parvenir à l’assise la plus profonde ou de première fondation, et être enfouie dans toute cette élévation. Effectivement les pilotis qu’en fut obligé d’enfoncer dans la couche argileuse pour bâtir au-dessus (fig. 2 de la pl. XIII), furent arrêtés au ras de la muraille à 1 mètre 50 centimètres, un peu plus loin à 1 mètres 60 centimètres, puis, à mesure qu’ils se rapprochaient de la rivière, à 1 mètre 80 centimètres, et enfin, à la distance de 1 mètres 70 centimètres de la même fondation, à 2 mètres 60 centimètres, ce qui indiquait que la déclivité des schistes sur lesquels cette dernière dût être assise, était assez rapide dans ce point, et que le fleuve devait en battre, ou à peu près, la base.

Si l’on ajoute, qu’on mesurait encore 2 mètres de hauteur de mur (fig. 1 de la pl. XIII) depuis la première assise en granit jusqu’à la septième en briques et en schistes au-dessus, on sera autorisé à conclure que par le fait il n’en aurait été mis au jour que 3 mètres 60 centimètres en hauteur, tandis qu’il en restait encore 2 mètres 10 centimères d’enfouis (fig. 3 et 4 de la pl. XIII).

Enfin en considérant 1o la forme de cette première enceinte semblable à celle de toutes les cités gallor-romaines, 2p son étendue des plus limitées, 3o la quantité si considérable de grandes briques qui entraient dans sa construction, 4o le nom d’Aquaria (Aivière) conservé traditionellement à l’une de ses portes, comme à Saintes dont les murs ont été reconnus de structure gallo-romaine, 5o l’inscription de la porte Mordelaise remontant à la même époque, la patère trouvée au côté oriental de la place de la Monnaie s’y rapportant également, on devra conserver peu de doutes sur l’origine identique de la base ou substruction sur laquelle a été fondé le mur de la première enceinte.

Devons-nous au contraire envisager les constructions analogues à celle découverte au bas de la rue du Cartage, que je décrirai plus bas, et qui se sont élevées sur elle, comme ayant été érigées au moyen-age seulement, par des ouvriers continuant à imiter un des appareils qu’ils avaient vu employer par les Romains ? La chose serait à la rigueur possible, si l’on considère combien les traditions se perpétuaient avec ténacité dans l’Armorique, et combien encore, aujourd’hui elles sont vivaces. Cependant, des raisons puissantes doivent en faire reporter la date à une épo-