Page:Toulmouche - Histoire archéologique de l'époque gallo-romaine de la ville de Rennes.djvu/201

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
196

quelques incomplets que puissent être à présent les renseignements au moyen desquels on le fera, quelques nombreuses que soient les lacunes qu’on y laissera ; elles seront toujours d’un immense intérêt pour la topographie comparée de nos villes gallo-romaines.

l’ajoutent que, dans les recherches sur des sujets aussi obscurs, se perdant dans un lointain trop éloigné de nous, il font se résigner à y trouver beaucoup de peut-être et des à peu près. en compensation des vues neuves et vraies qui peuvent s’y rencontrer. Il faut de la défiance et de, la sagacité à de tels travaux et savoir substituer un doute raisonné à des assertions trop pleines d’assurance et de superficialité.

« L'étude de l’histoire, dit M. de la Monneraye, jette une vive lumière sur les monumens du passé ; les monumens à leur tour complètent l’histoire, la contrôlent, la suppléent dans son silence. Si leur langage est plus mystérieux, plus limité dans son expression, il a pour lui la vérité, à laquelle ni les passions individuelles, ni l’intérêt de système n’ont pu porter atteinte. En effet, outre l’idée spéciale qui s’attache à chaque monument, ne les voyons-nous pas s’enchaîner selon les règles du développement de l’esprit humain, se grouper selon les lois de temps et de lieu. Le génie d’un peuple et d’un siècle plane sur tous les monumens que ce peuple a élevé, que ce siècle a vu naître. Envisagée comme un puissant auxiliaire de l’histoire, il nous semble que l’archéologie est une belle et noble étude.

La Bretagne offre une mine féconde aux archéologues, dont les patiens et laborieux travaux seront sans doute un jour couronnés par des résultats importans. C’est, en effet, par l’investigation seule des monumens, qu’ils pourront arriver à connaître les commencemens, la force et la durée de l’occupation romaine dans notre pays. »

En fait d’histoire et d’archéologie, avance encore M. Moet de la Forte-Maison, page 179 de son Histoire de Noyon, rien n’est à dédaigner ; les preuves morales viennent se joindre aux preuves physiques, et réunies a mille observations, en apparence futiles au premier aperçu, elles forment un tout respectable et imposant.

J’ai cherché autant que je l’ai pu à ne pas trop m’écarter de cette méthode prudente d’investigation, et à ne m’avancer que pas à pas en m’appuyant sur l’analogie de ce que je voyais avec ce que d’autres avaient ob-