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qu’à l’époque où le tyran Maxime l’envahit avec Conan, qu’il y créa duc des frontières, et qui gouverna pendant vingt-six ans sous leur dépendance ; mais, qu’en 409, les Bretons, profitant de la faiblesse de l’empire, chassèrent leurs vainqueurs, et élurent Conan pour leur souverain, etc.

Ne voulant pas discuter ces assertions historiques de l’invasion du tyran Maxime aidé de Conan, et de l’établissement de la royauté de ce dernier, qui malheureusement n’ont pas été jusqu’ici prouvées assez clairement, je dirai seulement que la vieille cité resta soumise aux Romains et obéit aux lois de l’empire jusqu’à l’époque où les Armoricains, s’étant réunis aux Francs, s’en emparèrent en 497, la donnèrent à Clovis[1], y établirent


    rédigée sous le règne d’Honorius, de 395 à 425, ou du iv e au ve siècle : Provincia Lugdunensis tertia, civitas Rhedonum.
    Le duc d’Armorique avait sous ses ordres dix cohortes, dont la notice des dignités de l’Empire indique les principales garnisons. Il existait, en outre, probablement, des camps d’observations dans les lieux les plus exposés aux invasions, et dont les cohortes fournissaient les détachements. Ils sont encore désignés, aujourd’hui, par les noms de castels, castelets, casteliers, castillons, camps de César, camps des Romains.
    Charlemagne conserva, ajoute M. de Caumout, pour la garde des frontières, l’organisation romaine. Ainsi, des comtes étaient chargés de la défense d’une certaine étendue de pays, comme au temps où fut rédigée la notice des dignités de l’Empire.
    Les peuples barbares qui avaient reçu des terres sur les frontières de ce dernier, avaient conservé une organisation militaire ; tandis qu’au ixe siècle, ) l’intérieur, il n’y avait que les villes et un très-petit nombre de bourgades qui pussent opposer une sérieuse résistance, les châteaux étant encore très-rares sur les frontières. (Cours d’Antiquités Monumentales, 5e Partie, Architecture militaire, par M. de Caumont.)

  1. « Les Armoricains s’unirent aux Francs, dit dom Morice dans son Histoire de Bretagne, p. 13, et Clovis fit alliance avec eux en 497. Les garnisons romaines enfermées dans l’Armorique, et très-faibles, consentirent à se joindre à eux (ce qu’ils avaient fait des 409 contre les Francs). Seulement, pour conserver encore quelques restes de la dignité de l’Empire, ils voulurent qu’il leur fut permis de garder leurs armes, leurs enseignes, leur discipline et leur manière de s’habiller et de combattre. » (V. l’Histoire de Bretagne par Dom Morice, et l’Art de vérifier les Dates.)
    D’après plusieurs savans, Rennes, Vannes et Nantes auraient été temporairement soumises aux Francs sous la première race, mais le reste de la Bretagne leur aurait échappé. (V. Vertot, Lobineau, Daru, Ducrest de Villeneuve, etc.)
    L’histoire nous a conservé, dit M. de la Monneraye, dans un mémoire lu au congrès de l’Association bretonne, tenu à Nantes, au mois d’août 1845, le souvenir de l’époque où les Romains furent contraints d’abandonner l’Armorique. En effet, nous apprenons