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leurs ancêtres. Après lui, cet usage se conserva sous Lépide, Marc-Antoine, Brutus, et le sénat, y donna son acquiescement, comme on peut le voir sur les pièces des familles Cordia, Sergia, Julia, sur lesquelles on lit : EX. S. C. (En Senatus Consulte.)[1]

Auguste suivit cet exemple, et de la sorte s’établirent les monnaies impériales. Dans ces dernières, le type de la famille régnante reçut une sorte de consécration en se substituant aux précédens. Ainsi ce fut le buste du souverain, entouré de tous les titres qu’il tenait de la puissance tribunitienne et du sénat. Il y fut adjoint des figures relatives aux évènemens historiques les plus remarquables de chaque règne, ou des types symboliques, tels que ceux de la Piété, de la Concorde, de la Fortune, de la Fidélité, de l’Hilarité, etc., propres à personnifier toutes les vertus.

Certains empereurs, en outre, semblèrent affectionner plus spécialement quelques divinités ; et alors ils les représentèrent plus souvent sur leurs pièces. C’est ainsi qu’Auguste révérait par-dessus tout Jupiter tonnant ; Galba, la Fortune ; Domitien, Minerve ; Elagabale, le Soleil ; Dioclétien, Jupiter ; etc.

Enfin, vers le iiie siècle, et pendant la durée du Bas-Empire, on vit sur les monnaies, des allégories de vertus ou de qualités qui n’existèrent souvent que sur celles-ci, telles que la Félicité ou Sécurité des temps, du siècle ou de l’Empire ; l’Espérance publique ou perpétuelle, la Libéralité ou l’Equité d’Auguste, la Fidélité et la Piété de l’armée, la Providence des dieux, etc. ; et enfin la Consécration ou Apothéose de l’empereur qui mourait.

Les Romains, afin de pouvoir renfermer d’assez longues inscriptions, dans un espace aussi limité que celui que leur offraient communément leurs monnaies, furent obligés d’y introduire des abréviations ou lettres monogrammatiques qui en rendent la lecture souvent très difficile et même parfois incertaine.

Lorsque le Christianisme eut fait des progrès, eut ébranlé les croyances payennes et converti Constantin, le signe de la Foi parut sur les monnaies et fut pendant quelque temps placé dans la main de la Victoire, puis le monogramme du Christ surmonta le labarum. Ensuite, le Sauveur

  1. Revue Numismatique, Barthélémy, tome 5, page 194.