cette feuille, s’efforça de cribler la République et les républicains de violents coups d’épingles… à cheveux. Nous nous souvenons même qu’un jour il avait traité de « mécontents pour tout faire » les rédacteurs d’un journal très-avancé, et qu’il s’attira cette aimable réplique : « Nous pourrions arracher de notre plaie saignante la flèche au benjoin que nous a décochee le journal d’Arsène Houssaye, dit : Fleur d’alcôve. Il suffirait pour cela, en réponse à son premier-cold-cream intitulé : les Mécontents, de publier ici une étude à l’ail ayant pour titre : les Satisfaits, et dans laquelle, réfutant pied à pied son coup de peigne galbeux, nous esquisserions le type de ces bonshommes à la vanille pour qui la liberté de la friction à l’eau athénienne est l’extrême limite des revendications sociales. Nous pourrions montrer les Satisfaits quand même s’arrangeant de tout, faute de nerfs, se contentant de tout, faute d’énergie, subissant tout, faute de cœur, et trouvant enfin que tout est pour le mieux dans la meilleure des Républiques, du moment où l’huile antique pour la barbe n’est pas surchargée d’impôts. » Au théâtre, M. Arsène Houssaye a récolté une assez respectable collection de pommes cuites ; à l’Odéon, les Caprices de la marquise et la Comédie à la fenêtre, à l’Ambigu, tout récemment, Mademoiselle de Trente-Six-Vertus, ont fait le plus joli maximum de banquettes vides qui se soit vu depuis longtemps. C’est à peine si l’abondance de truffes et de sorbets de ses fêtes sardanapalesques, offertes à la presse, est parvenue à attendrir les critiques dramatiques, qui, malgré tout leur bon vouloir, n’ont pu qu’amortir ses chutes, en étendant le long de leurs feuilletons les indulgences capitonnées de leur estomac reconnaissant.
Au physique, M. Arsène Houssaye est un homme d’assez haute taille, barbu, chevelu et jaunâtre. Une sorte de Pierre Petit blond. — D’élévation et d’intelligence dans la physionomie ? Guère. — Quand on le rencontre en habit noir dans le monde, on cherche instinctivement à côté de lui la somnambule extra-lucide qu’il va magnétiser. — Quand on le voit venir à soi, le premier mouvement est de se préparer à lui répondre : Je n’ai besoin de rien pour la toilette.
NOTICE COMPLÉMENTAIRE
PAR LES COLLECTIONNEURS DU TROMBINOSCOPE
M. Arsène Houssaye continue à publier des romans à ses frais, et assez rances. — Le... 18... il fait représenter, à l’Ambigu, un drame voluptueux et de haute parfumerie ayant pour titre : les sens de rose. Les ouvreuses font de très-bonnes soirées… en vendant la récolte de champignons qui poussent sur les banquettes. — Enfin, il meurt le... 19..., laissant derrière lui, comme littérateur, cette traînée âcre et forte, que laissent sur leur passage les filles pommadées, musquées et malsaines, qui descendent des hauteurs de Breda street à l’heure du diner.
