voix contre 23, de voter une mesure qui eût permis de distinguer les vœux impies d’une cité, des aspirations sublimes d’un champ de salsifis. — M. Edgard Quinet vota toutes les mesures vraiment républicaines, depuis le maintien des lois d’exil contre les prétendants jusqu’au retour de l’Assemblée à Paris. — Le 30 août 1871, il demanda à l’Assemblée de se dissoudre et de se soumettre de nouveau au choix du pays. Il fut reçu comme une ouvreuse venant prier un spectateur qui s’est figé dans un fauteuil ne lui appartenant pas, de vouloir bien sortir pour éclaircir la chose au contrôle. — Lors de la discussion sur les marchés de Lyon, Garibaldi ayant été traité durement par quelques membres de la droite, M. Edgard Quinet lui écrivit une lettre pour lui affirmer que la France démocratique ne croyait pas du tout qu’il fût venu défendre la République française au péril de sa vie, dans le seul but de rogner les bretelles de fusil de nos soldats et d’en revendre les bouts pour s’acheter des maisons de campagne.
Au physique, M. Edgar Quinet est un homme au visage bienveillant et un peu triste, et sur lequel la méditation a laissé son empreinte. — Edgar Quinet est un républicain à toute épreuve, un patriote convaincu, mais poète et rêveur avant tout ; il chantera la République, l’exaltera si elle faiblit, l’acclamera si elle survit, la pleurera si elle succombe. Quant à la défendre et à la sauver, c’est peu dans ses cordes douces et nuageuses. — Apôtre toujours, martyr s’il le faut ; mais c’est tout.
NOTICE COMPLÉMENTAIRE
PAR LES COLLECTIONNEURS DU TROMBINOSCOPE
Edgar Quinet est réélu à l’Assemblée constituante le... 18... Il fait rapporter la loi déclarant d’utilité publique la construction du temple de Notre-Dame de la Galette sur les buttes Montmartre le... 18..., et enfin meurt, le... 19..., heureux d’avoir contribué à la baisse d’un franc cinquante qui s’est enfin produite sur les flacons d’eau de Lourdes de trente sous.
