ordures de l’organe à la Montijo par un de ces forts coups de gueule qui aplatissent leur homme. La galerie en a encore les côtes malades d’avoir ri ; et la feuille poissarde ne gagna pas ses quinze francs. — Le 11 mai 1873, Ranc fut de nouveau élu député à l’Assemblée nationale ; mais, cette fois, par la ville de Lyon, qui rendit ainsi à Paris la politesse que ce dernier lui avait faite quinze jours avant en élisant son ex-maire Barodet. — Cet échange de bons procédés entre les villes maudites éclairées au gaz, ne manqua pas de soulever les colères des députés légumiers de la droite, et, à l’heure où paraîtront ces lignes, peut-être ces derniers auront-ils trouvé l’occasion de prouver leur reconnaissance aux communes de plus de trois cents âmes, en proposant une loi qui leur enlève le droit de prendre part aux élections. — Outre de très nombreux articles de journaux, Ranc a publié plusieurs ouvrages, entr’autres : Sous l’Empire, roman qui a paru en feuilleton et encore plus amer aux bonapartistes.
Au physique, Ranc est un homme trapu et de petite taille. — Il porte des lunettes et sur les nerfs de la Patrie ; ses cheveux et son style sont très clairs. — Ranc n’est point orateur ; mais il est homme d’action. Pendant que Jules Favre prononcerait un discours, il sauverait soixante-cinq Républiques en faisant fourrer à Mazas quatre cent soixante prétendants rôdeurs. — Bien qu’il ne s’explique pas avec éloquence, il dit nettement ce qu’il veut dire ; et le jour où il montera à la tribune pour y déposer le projet de dissolution de l’Assemblée, les droitiers comprendront très bien qu’il ne les invite pas à dîner.
NOTICE COMPLÉMENTAIRE
PAR LES COLLECTIONNEURS DU TROMBINOSCOPE
Par suite de la dissolution, Ranc sort de l’Assemblée, le... 18.., en même temps que MM. Dahirel, Raoul Duval, Belcastel, etc… ; seulement, là s’arrête la ressemblance. — Il est réélu et y rentre le... 18... — Il contribue à transformer la République platonique en République plus positive, et, tout en reconnaissant que M. Thiers a su nous conserver l’étiquette de la fiole, il fait tous ses efforts pour que l’on mette quelque chose dedans. — Enfin, il meurt, le... 19..., maudit par les actionnaires du Figaro qui, par suite de la régénération de la France, ont perdu l’habitude d’encaisser des dividendes depuis plus de trente-cinq années.
