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née de grand matin, parce que plus tard il faisé le pluie, et il perde son aagent.

— Je croyé aussi.

— Ces hommes été tute remarquabelment voleurs !

— Tute. Ordonné-lui votre volonté ; il été bien attrapé.

Milord au guide : Mon ami, je distingué paafaitement bien voter estratadgem ! Je ne voulé paartir que quand la ciel il n’avé pas plus de niuage que siur cette plate… (à Clara) : How do you say plate, Clara ?

Clara : — Assiette.

— … Que siur cette assiette… Entendé-vos ?

— J’entends, j’entends ; mais c’est une bêtise. Tenez, laissez-moi vous amener Pierre. Avec ses deux cochons que ça lui a coûté !…

— Je défendé vos d’amener des cochons…

— C’est pour faire voir à monsieur…

— Je défendé vos !

— Comme vous voudrez.

— Je défendé, diabel !

Le guide sortit, et de cette façon je ne pus, contre mon usage, décider de la veille l’heure du départ. Je penchais à croire le guide sincère dans ses assertions ; mais, n’ayant pas voix au chapitre, je dus me contenter d’associer ma destinée à celle de milord, et c’est dans cette résolution que j’allai me coucher.

Les guides ont leurs idées. Malgré les ordres qu’il avait reçus, celui-ci vint au petit jour faire vacarme pour réveiller milord et le presser de partir. Milord, déjà blessé dans ses plus intimes susceptibilités par la façon bruyante dont s’y prenait le chasseur pour réveiller son monde, sortit du lit, vint mettre son nez à la fenêtre, et, voyant le ciel tout couvert de nuages, ne put contenir sa vive indignation : — Vos été iune fourbe, mo-