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et rebondi qu’il est, le papa Zippach ne peut guère embrasser du pourtour de ses bras plus que l’orbite de sa panse.

Même remarque ici qu’à propos de la vallée de Zermatt : pour les aspects, descendre ne vaut pas monter ; et néanmoins, même alors que l’on descend, combien dans cette contrée tout est richement pittoresque, surtout à mesure qu’on approche du plateau boisé de la Hændeck ! À côté des masses imposantes et des ensembles majestueux, ce sont toutes les richesses du paysage de détail expressives, nuancées, renouvelées sans cesse par les accidents infinis de la contrée, et par le rapide changement du climat, qui là ne laisse vivre que des rhododendrons, quelques plantes fortes, des gazons robustes ; qui, une heure plus loin, permet aux grands arbres d’envahir les rampes, de border le torrent, de cacher l’abîme derrière un rideau de branchages, jusqu’à ce que, plus bas encore, se déploie de toutes parts le luxe magnifique d’une végétation variée, libre et vigoureuse. Car cette vallée de la Hændeck a ceci de particulièrement heureux, qu’arrosée et fertile partout où s’y rencontre du terreau, nulle part, à Guttanen excepté, elle n’offre des espaces cultivables, ou seulement des terrains assez peu accidentés pour que des forêts continues puissent s’y établir sans partage et recouvrir la contrée d’un uniforme manteau d’arbres de même sorte.

À la Hændeck nous faisons une halte pour nous rafraîchir et pour visiter la cascade. Il y a là un Zippach encore qui tient l’hôtel, sculpte, vend et gagne de toutes mains. Pendant que nous sommes occupés à faire auprès de lui nos petites emplettes, entrent divers touristes : un Sand