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déjà fait mes adieux à ma mère et à ma baba… Comme elles gémissaient !… Oui ! maintenant je suis soldat… Achète-moi de la vodka !

— Je n’ai pas d’argent, répondit Polikey… Dieu t’aidera, tu seras exempté comme impropre au service ! ajouta Polikey pour le consoler.

— Mon frère, je n’ai jamais été malade. Pourquoi m’exempterait-on ?… Quels soldats faut-il encore au czar ?

Polikey entama l’histoire d’un moujik qui se vit exempter après avoir donné cinq roubles au médecin.

Ilia s’approcha du poêle. Ils causèrent.

— Non, Iliitch, c’est fini, maintenant ; et moi-même je ne veux plus rester. C’est mon oncle qui m’a contraint. Est-ce que nous ne pourrions pas acheter un remplaçant ? Mais non, il tient aussi bien à son fils qu’à ses écus,