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et blanche. La même course nous emportait ; le même Ignachka était assis de côté, et frappait du pied ; le même pristiajnaïa, allongeant son cou et relevant à peine ses jambes, trottait dans la neige profonde, et balançait à chaque saut la houppe de son avaloire.

La tête du korennaïa, avec la crinière au vent, faisant tour à tour se tendre et fléchir les guides enfilées à la douga, se balançait en mesure. Mais tout cela, plus qu’avant, était couvert de neige. La neige tournoyait devant nous, s’amoncelait par côté sur les patins, montait jusqu’aux genoux des chevaux, et, par en haut, blanchissait les épaules et les bonnets.

Le vent soufflait tantôt du côté droit, tantôt du côté gauche, jouant avec les cols, le pan du caftan d’Ignachka, la crinière du pristiajnaïa, hurlant sur la douga et entre les brancards.

Le froid sévissait de plus en plus. À peine