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les méchants te font tout payer d’un seul coup, et tu n’as plus alors aucun plaisir à vivre.

C’est ce qui arriva à Polikey.

Il s’était marié, et Dieu lui avait envoyé le bonheur. Sa femme, la fille de celui qui gardait le bétail, se trouva être une femme forte, entendue, travailleuse ; et elle lui donnait des enfants plus beaux et meilleurs les uns que les autres. Polikey ne renonçait pourtant pas à son « métier ».

Tout allait bien, lorsqu’il lui arriva un accident : il fut pris sur le fait. Et c’était pour une vétille, pour rien : il avait tout simplement caché des guides en cuir, des guides de moujik ! Il fut pris, battu, dénoncé à la barinia ; puis on se mit à le surveiller. Une seconde, une troisième fois, on le surprit : et le peuple de l’injurier, le gérant de le menacer du recrutement,