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s’épandant au ras de l’eau sur la surface de l’étang. On entend des rires et des voix et le clapotement des baigneurs. Un coup de vent secoue la cime des bouleaux, là-bas, au loin ; puis il se rapproche, il courbe l’herbe, et voilà que sur leurs branches remuent et tremblent les feuilles des églantiers.

Jusqu’à moi arrive le courant d’air frais, il soulève les coins de mon mouchoir, et chatouille délicieusement mon visage en sueur. Par l’ouverture du mouchoir soulevé s’insinue une mouche qui volette, effrayée, auprès de ma bouche humide. Des branches sèches me font mal au dos. Non, je ne puis plus rester ici. Il faut que j’aille me baigner.

Voilà que tout près de la haie, j’entends des pas précipités et des cris de femmes épouvantées.

— Ah ! mes petits pères ! mais qu’est-ce donc ? Et pas un homme !