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déjà réfugié de la même façon il y a dix, quinze et même vingt ans, et dans lequel il ne peut pratiquer une brèche, parce qu’il continue avec entêtement à engourdir sa pensée qui, seule, lui donnerait le moyen d’aplanir l’obstacle.

Tout le monde a la possibilité de contrôler la vérité de cette image sur lui-même et sur les autres. Qu’il évoque devant les yeux de son âme les événements principaux de sa propre vie pendant la période où il s’adonnait à l’alcool et au tabac, et qu’il examine la même période de la vie des autres. Il apercevra nettement alors une ligne de démarcation caractéristique séparant les buveurs et les fumeurs de ceux qui ne le sont pas, car plus l’homme fait usage de narcotiques et d’excitants, plus il s’abrutit et s’immobilise au point de vue intellectuel et moral.